L'industrie
(....) eXterio existe depuis 1992. De quelle façon l'industrie musicale québécoise a-t-elle évolué depuis? Jessy Fuchs reconnaît qu'au début, les membres étaient jeunes et qu'ils ne faisaient pas partie de l'industrie comme tel.
Depuis cinq ans, il avoue toutefois que les médias font désormais preuve d'une plus grande ouverture à l'égard des musiques émergentes. Les groupes de cette scène ont fait des pressions pour inciter les journaux et les radios à les faire connaître, raconte Jessy.
«C'est devenu ensuite cool d'aimer la scène émergente et de l'encourager. Par exemple, c'est rendu cool d'aimer Karkwa et Pierre Lapointe. C'est devenu ça, le mainstream. Là, maintenant, tout d'un coup, (les médias) se rendent compte que ce n'est pas très payant d'encourager la scène émergente. Ça ne rapporte pas beaucoup. Les gens n'achètent pas tellement de disques. Les disques qui se vendent en grosse masse, ça reste quand même ceux de Sylvain Cossette. Le problème, c'est qu'il y a une grosse ouverture du public. Ça paraît bien. C'est comme l'environnement. Ça paraît bien de dire que tu recycles mais il y a comme un fond de mensonge dans tout ça un peu», dénonce le musicien. «Alors que tu chauffes un gros pick-up», ajoute Loots! «Moi, j'ai un gros 4X4 mais je recycle», renchérit Jessy.
L'ADISQ a beau dire qu'elle encourage la scène locale, la réalité est très différente, ajoute ce dernier. «La musique a beaucoup changé depuis qu'on en fait. Dans les cinq dernières années, il y a eu cette première ouverture à la scène locale qui a permis à des groupes comme nous, plus rock, d'entrer à la radio et à la télé, ce qui était impossible avant. Aujourd'hui, il y a comme un backlash», déplore le bassiste.
eXterio fait partie de l'écurie de Slam Disques, une étiquette qui a vu le jour en 2003 à l'initiative de Jessy. Comment fait-il pour composer avec sa double personnalité de musicien et de dirigeant d'une compagnie de disques? «Là où, ça entre en conflit, c'est lorsque vient le temps de prendre une décision avec le band qui demande également une implication de la part du label. À ce moment-là, je dois choisir le chapeau que je vais porter. Il faut que je fasse cependant attention de ne pas prendre mon droit de veto en tant que label pour surpasser mon droit de veto en tant que membre du groupe. Ce n'est pas évident», dit-il.(...)
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