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mercredi 18 février 2009

La cohérence de douze hommes rapaillés

Le journal de la communauté universitaire ÉDITION DU 19 FÉVRIER 2009, Volume 44, numéro 22

Trois questions à Serge Lacasse

Sur le succès inattendu de l'album Douze hommes rapaillés

Un disque consacré à la poésie de Gaston Miron (1928-1996) qui se vendrait comme des petits pains chauds et qui ferait l’unanimité autant auprès de la critique que du public? Situation improbable pour ne pas dire utopique, direz-vous. Contre toute attente, c’est pourtant ce qui se passe avec l’album Douze hommes rapaillés qui, après avoir figuré dans la liste des dix meilleurs CD francophones au Québec depuis sa sortie en novembre, s’est hissé récemment en première place du palmarès. L’album comporte 12 chansons tirées du recueil L’homme rapaillé, publié en 1970. Voici ce qu’en pense Serge Lacasse, professeur à la Faculté de musique et spécialiste de la musique populaire.

Q Qu’est-ce qui explique le succès de cet album?


R Au départ, il faut dire que les textes de Miron se prêtent admirablement bien à la mise en musique. Cela dit, la qualité et l’intérêt d’un disque ne tiennent pas seulement au choix des chansons, à leur interprétation ou encore à la sonorisation, mais bien au parfait mélange de ces trois aspects, ce qu’on trouve dans Douze hommes rapaillés. En effet, Gilles Bélanger signe là une très bonne adaptation musicale des poèmes de Miron. Il en respecte admirablement bien la prosodie et les rend accessibles musicalement.

Ensuite, la réalisation que signe Jean-Louis Cormier, du groupe Karkwa, se distingue par sa cohérence, ce qui n’est pas rien quand on fait un disque de ce genre. Jamais un chanteur ne vole la vedette à l’autre, tout est équilibré dans les voix, et ce, malgré le fait que les interprètes possèdent tous un univers différent. Même chose du côté des instruments où le son est bien dosé d’un bout à l’autre, qu’il s’agisse de la batterie, du piano et de la guitare. Ce fil conducteur reliant toutes les pièces du disque fait en sorte qu’on a du plaisir à écouter. L’ensemble est homogène, ce qui n’empêche pas qu’il y ait des contrastes intéressants. Enfin, il y a la grande qualité de l’interprétation. Au départ, j’ai été étonné de la diversité des chanteurs: rassembler Daniel Lavoie, Jim Corcoran, Michel Rivard, Yann Perreau, Vincent Vallières, Michel Faubert et Martin Léon, pour ne nommer que ceux-là, il fallait le faire! Chacun s’est approprié de belle façon un poème dans le respect de son auteur.

Q Si vous aviez un coup de cœur parmi tous les interprètes de l’album, quel serait-il?

R Mon coup de cœur va sans contredit à Richard Séguin. Il possède une grande intelligence du texte et de l’âme du poète. On voit qu’il sait parfaitement ce qu’il chante. Martin Léon me touche aussi particulièrement. Cela dit, tous les artistes s’avèrent excellents. Chacun s’est mis au service des poèmes de Gaston Miron, sans chercher à se mettre personnellement en valeur. C’est tout un exercice d’humilité pour un chanteur. Je pense que le public a très bien senti cet immense respect pour l’œuvre du poète.

Q Iriez-vous jusqu’à dire que l’album Douze hommes rapaillés magnifie les poèmes de Gaston Miron?

R Les textes de Miron sont déjà très travaillés et peaufinés. Sa poésie peut être interprétée selon diverses approches, qu’elles soient intellectuelle, théâtrale ou autre. Dans le cas présent, la chanson donne toute la place à l’émotion contenue dans les poèmes, grâce à la qualité de la réalisation. Je dirais même que cette émotion est multipliée. Et c’est ce qui est admirable dans ce disque.

Propos recueillis par Renée Larochelle

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