Fin de la poursuite « triviale », et en avant la musique ! Savez-vous qu'en ce domaine, Montréal est la nouvelle capitale de l'Amérique ?
En 2005 dans un article du New York Times, David Carr s’interrogeait : “which American city is the next big thing ?” Les boussoles indiquant toutes le Nord magnétique, Carr n’eut pas besoin de chercher très loin… Et Montréal devint, dès le lendemain, « the next big thing » pour les États-Uniens.
C’est que la ville aux mille clochers partage avec Austin et Seattle (deux anciennes têtes couronnées) certaines caractéristiques déterminantes pour la créativité :
1) son statut de métropole, garantissant « an influx of musically inclined, disaffected young people to both play and listen to bands »
2) son mauvais temps, « because it keeps songwriters inside and bands rehearsing »
3) ses loyers abordables « for musicians and their fans to hang out and play ».
Ajoutez à cela ses élans « socialistes » ou « communautaristes », son hédonisme de réputation, et ses abondantes subventions (jusqu’en 2005) - et tous les éléments étaient effectivement réunis pour faire de Montréal une authentique capitale. Voilà pourquoi les "petits" (car minoritaires) anglophones se sont révélés bien plus inspirés que tétanisés ces dernières années : grâce aux Simple Plan, Arcade Fire, The Unicorns, The Dears, We Are Wolves et autres Sam Roberts, « you can hear music with a Montreal address on any radio in America”.
Fort joli tout ça, mais alors les "gros" (car dominants) francophones – dévorés par les "petits "? Plus depuis que notre « sous-culture » musicale trouve même grâce aux oreilles des Français. Ainsi, Gilles Médioni de L’Express s’est penché l’été dernier sur la nouvelle génération d’artistes pop-rock made in Québec. Vous les connaissez peut-être, ce sont les Malajube, Pascale Picard, Karkwa, Pierre Lapointe, Tricot Machine, The National Parks et Ariane Moffatt.
Dans son enquête, Médioni souligne le Montréal « carrefour des influences », et le rôle des Francofolies (un million de spectateurs l’an dernier) pour expliquer l’émergence de ces nouveaux talents, « délinquants joyeux » de la chanson. Sa conclusion ? « Ni Félix Leclerc en herbe, ni hurleurs héritiers de Céline Dion ou de Garou, ces globe-trotters qui ont déjà foulé toutes les scènes de tous les festivals décomplexent la chanson québécoise et la redessinent avec une pop enlevée à l’esprit très montréalais : bohème, festif, mélancolique. Et des paroles qui auscultent leur ville, leurs névroses, leurs errances. (…) La révolution tranquille de la chanson québécoise est en marche. » Wow ! Du pain béni.
Quand États-Uniens et Français (qui ne s’entendent sur rien) parlent d’un même son de cloche, il ne reste plus qu’à dire « amen »... ou à monter le son.
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