Karkwa est une équipe, entièrement au service de ses chansons. Si le travail des uns peut paraître davantage spectaculaire, celui des autres est tout aussi indispensable.
Article par Nicolas Houle, Le Soleil, Publié le 14 décembre 2008
(Québec) «Ce soir, c'est spécial. C'est notre dernier show de 2008. On a eu une année pleine de rebondissements et on va fêter pour de vrai, avec vous autres!» Louis-Jean Cormier et ses complices de Karkwa ont tenu leur promesse : les gars ont littéralement enflammé le Grand Théâtre, hier.
Karkwa, c'est le groupe québécois de l'heure. Ceux qui en douteraient encore n'ont qu'à attraper un concert de la présente tournée. À la base, il y a ces chansons, finement ciselées. Puis l'interprétation, précise et sentie. Ensuite, ce son bien maitrisé, fait de textures de guitare, de claviers, de percussions. Enfin, pour magnifier le tout, de remarquables éclairages, qui collent parfaitement aux pièces. On l'aura compris, c'est en spectacle que l'expérience Karkwa est complète. Pas étonnant que le public ait rempli la salle Octave-Crémazie à pleine capacité.
Le quintette n'a pas fait mille détours avant de nous faire décoller à bord de son tapis sonore. Les premières notes et les premiers punchs du Compteur l'indiquaient clairement : les gars étaient synchros au possible. Mieux, on pouvait constater, d'une piste à l'autre, que les compositions avaient poursuivi leur évolution sur scène; avaient pris ici du mordant, là une liberté nouvelle.
L'équipe
Karkwa est une équipe, entièrement au service de ses chansons. Si le travail des uns peut paraître davantage spectaculaire, celui des autres est tout aussi indispensable. À l'avant-scène, Louis-Jean Cormier brillait d'assurance, que ce soit au chant ou à la six cordes. Aux claviers, François Lafontaine lui donnait la réplique avec adresse, s'aventurant dans des solos éclatés ou doublant les lignes de glockenspiel servies par Julien Sagot. Sagot, lui, y allait donc de percussions originales, jamais superflues, tandis que Martin Lamontagne se faisait dynamique à la basse et que Stéphane Bergeron tenait solidement des rythmes complexes. Résultat? D'une pièce à l'autre, on était surpris, conquis, secoués, ravis. Des vertiges durant L'épaule froide, des frissons à l'écoute du Volume du vent, un élan romantique pendant Oublie pas...
Au-delà des prouesses techniques, il y a une âme à Karkwa. L'émotion passe toujours aisément, surtout que les gars évitent de se prendre au sérieux. L'heure de tombée s'est chargée de nous arracher à notre siège avant la dernière note, or on est parti avec une certitude : on a eu droit à un des meilleurs shows de l'année. Vous n'y étiez pas? Consolez-vous : il sera possible de vous reprendre le 2 janvier, au Grand Théâtre.
La formation de Québec Who Are You a assuré la première partie. Le trio piano-guitare-batterie a bien fait, affichant une belle maîtrise technique. Toutefois, on sent assez fortement les influences ? incluant Coldplay, Radiohead et Patrick Watson ?, qui gagneraient à être mieux assimilées.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire