Lancinante, harmonique, rock et très mélodique, aucune sonorité n'est laissée au hasard dans la musique planante du groupe Karkwa.
Le nouvel extrait de leur troisième album Le volume du vent (avril 2008), Oublie pas, est parsemé de sons dentelés d'où ressort la voix simple et pénétrante du chanteur Louis-Jean Cormier. Cette pièce s'insère parfaitement bien dans le paysage musical québécois actuel.
Le critique musical du Devoir, Sylvain Cormier, faisait d'ailleurs récemment un descriptif fort à propos de l'opus du groupe en comparant ses harmonies vocales à des « polyphonies corses » où quatre ou cinq voix s'envolent l'une par-dessus les autres sur plusieurs octaves.
Un « vent de voix » sublime, selon ce dernier. On ne peut qu'être d'accord à l'écoute de ces pièces parfois toutes en douceur, parfois marquées par les accents lourds de la guitare, et toujours très près d'une ambiance cinématographique trouble.
Pour ceux qui ne les connaissaient pas encore beaucoup, le spectacle Rencontres qui inaugurait les fêtes du 400e de la ville de Québec, le 3 juillet, a permis de mesurer toute l'étendue de leur talent lors d'un numéro assez étonnant qu'ils ont conçu avec Ariane Moffatt. Les mots de Félix Leclerc et de Claude Léveillée ont résonné ainsi d'une manière tout à faite éloquente par cette relecture très actuelle de ces classiques intemporels. « Nous avons souvent fait des trucs avec Ariane Moffatt, mais là, c'était assez particulier, indique le batteur de la formation, Stéphane Bergeron, également natif de Québec. Même si nous ne faisions qu'un numéro, c'était assez exigeant, car nous devions toujours demeurer en stand by. Mais tout s'est très bien déroulé. »
Tout comme s'est également bien déroulée l'union inédite et éphémère de Karkwa avec le Patrick Watson Band, en juin, le Karkwatson. « Nous n'avons pas vraiment fait de shows de Karkwa comme tel depuis quelques semaines. C'était toujours des événements spéciaux et là, ce sont les festivals qui commencent. Donc, ce sera des spectacles plutôt hybrides, le temps de monter un tout nouveau show pour cet automne », souligne Stéphane Bergeron.
Les Maskoutains auront donc tout le loisir de découvrir les pièces de l'album Le volume du vent, dans le cadre des Beaux Mardis de Casimir, ce 22 juillet, après une première partie qui sera assurée par l'auteur-compositeur-interprète Philippe B.
La modestie en avant-plan
Pour les admirateurs fidèles du groupe formé il y a maintenant dix ans, Karkwa vient tout juste de lancer un nouveau vidéoclip pour la pièce Oublie pas, la plus pop de l'album selon Stéphane Bergeron.
Dans la même veine que le vidéoclip sorti en mars pour Échapper au sort, Karkwa a fait appel aux réalisateurs Alexandre Myotte, Olivier Picard et David Pierrat afin de créer un petit bijou d'animation 2D/3D hyperréaliste. « Comme il s'agit d'une chanson d'amour et que nous trouvions que ce n'était pas évident à figurer physiquement, la bande dessinée nous est apparue, encore une fois, très appropriée pour passer notre message. Et aussi, ça nous permet d'être moins impliqué dans tout le processus, puisque, par ailleurs, nous ne sommes pas particulièrement friands de voir nos visages dans des vidéoclips! »
Musique planante, textes fins et graves (tourmente familiale, usines de misère, sort de la planète...), Karkwa monte toujours sa pente, doucement, mais assurément, prenant une place de plus en plus ancrée et solide, tout en demeurant très modeste. « Notre parcours s'est toujours fait graduellement, une pente bien égale qui monte toujours. Le deuxième album nous a beaucoup aidés et là, ça semble vouloir continuer. Nous travaillons déjà de nouvelles pièces », de terminer le batteur de la formation.
Karkwa est formé de Louis-Jean Cormier (voix et guitare), Stéphane Bergeron (batterie), François Lafontaine (claviers), Martin Lamontagne (basse) et Julien Sagot (percussions et voix). Infos : www.karkwa.com.
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