Malajube fait une pause dans la réflexion qu'il mène pour la création de son troisième album. Le groupe sera sur la scène de Buckingham en fête ce soir à 20 h. (Le jeudi 17 juillet 2008)
Ce soir, Buckingham en Fête nous propose l’une des trois seules options pour voir Malajube en spectacle cet été (avec les FrancoFolies de Montréal ou un billet d’avion pour Yellowknife). C’est que le groupe est présentement plongé dans une période de gestation qui devrait aboutir sur un nouveau disque, le troisième de sa discographie. L’occasion était donc bonne pour partir à la pêche aux renseignements, question de savoir comment avancent ces nouvelles chansons que sculpte le quatuor.
D’abord, les mauvaises nouvelles : il faudra attendre 2009 pour savourer le disque qui prendra le relais de l’album alternatif de l’année 2006 au Gala de l’ADISQ, l’excellent Trompe-l’œil. Et selon le batteur Francis Mineau, « début 2009 serait le meilleur des scénarios ». On ne compte toutefois pas faire patienter les adeptes trop longtemps. « À l’hiver 2009, ça va faire trois ans (que Trompe-l’œil est sorti). C’est assez ! » tranche-t-il.
« C’est plus simple, moins torturé », raconte le batteur au sujet du nouveau matériel. Il joue toutefois de prudence avec les qualificatifs employés, le processus de création battant son plein. « C’est difficile à dire. On joue mieux, on s’est amélioré en tant que musiciens. Ce n’est pas nécessairement plus pop ; la structure couplet/refrain ne nous obsède pas plus. Ça s’en va dans plusieurs sens, comme Trompe-l’œil. On n’a certainement pas perdu le côté éclectique », estime-t-il.
La prudence est également de mise lorsque vient le temps de promettre des nouvelles chansons pour le spectacle de ce soir. Francis Mineau avance toutefois que Le Pirate d’Hochelaga — une chanson que le groupe traîne en concerts depuis plusieurs mois et dont on peut entendre et voir quelques bribes sur YouTube — ainsi que Le Contrôle, une pièce instrumentale de près de sept minutes à laquelle le chanteur et parolier Julien Mineau aurait ajouté des paroles, pourrait très bien trouver leur place sur la grille de chansons. Deux ou trois autres nouvelles créations pourraient également faire partie du lot, selon le batteur.
Étrangement, Mineau laisse entendre que ces chansons, que le groupe présente en spectacle depuis plusieurs mois, risquent fort de ne pas se retrouver sur l’album. « On l’a (Le Pirate d’Hochelaga) traînée pendant un an, puis on l’a enregistrée cet été. Honnêtement, pour nous, c’était un mauvais test. Si t’es déjà un peu tanné avant d’arriver en studio… »
Prendre le temps de créer
Ces pièces pourraient toutefois se retrouver sur des maxis, sur une version vinyle de l’album ou même en téléchargement. Mais la priorité est désormais de prendre le temps de créer des chansons dans le local de pratique. « C’est une façon de faire différente. Comme la pièce instrumentale de 6-7 minutes, on l’a faite vite vite au local durant un court break et on l’a arrangée sur scène par la suite. C’est deux approches différentes. On est plus enthousiasmés par les nouvelles chansons qu’on a jouées juste au local. »
Il faut dire qu’après près de trois ans d’incessante tournée, le groupe peut enfin prendre le temps de respirer. « Se voir dans un cadre de travail, ça nous a ramenés à la base de ce que c’était, de jouer pour le plaisir, jouer sans contrainte. Ç’a simplifié l’approche, la communication, les rapports. On ne compose pas de la même façon. Ça va avec notre état d’esprit », juge-t-il.
Francis Mineau, le bassiste Mathieu Cournoyer, le claviériste Thomas Augustin et le chanteur, guitariste et parolier Julien Mineau se sont donc beaucoup rapprochés au cours des derniers mois, surtout depuis le départ de Renaud Bastien qui s’était joint à la troupe peu après la sortie de Trompe-l’œil. Le quintette est redevenu quatuor. « Ça faisait presque deux ans et demi qu’on n’avait pas joué à quatre. Ça nous a rapprochés pas mal. »
C’est donc une bande beaucoup plus reposée et concentrée que l’on pourra voir, ce soir, à l’Encan Larose, dans le cadre d’une soirée explosive complétée par la formation Karkwa. Par pure coïncidence, les deux formations se côtoieront également lors de la soirée de clôture des FrancoFolies de Montréal. « C’est bien un hasard, mais on est bien contents. On se croise assez souvent, vu qu’on fait un peu le même job. C’est un band qu’on aime bien. J’ai bien hâte de voir le show avec les chansons de leur nouvel album », laisse entendre Francis Mineau.
Malajube et Karkwa donnent donc le coup d’envoi au 18e Buckingham en fête, qui se poursuivra demain soir, avec Jonathan Painchaud ainsi que Dan Bigras et ses blondes. Samedi soir, Bran Van 3000 sera précédé de Noir Silence et d’Alfa Rococo, et le festival se terminera avec Yves Lambert et le Bébert orchestra et le groupe Mauvais sort, dimanche soir.
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