Le 1er avril, le groupe québécois Karkwa lancera son troisième album intitulé «Le volume du vent» sur étiquette Audiogram. Cette galette se veut onirique, douce mais parfois mordante. Showbizz.net s'est entretenu avec le chanteur Louis-Jean Cormier.
Louis-Jean Cormier (voix et guitare), Stéphane Bergeron (batterie), François Lafontaine (claviers), Martin Lamontagne (basse) et Julien Sagot (percussions et voix) forment Karkwa.
L'ADISQ
En 2006, Karkwa a reçu le prix Félix-Leclerc. La même année, au gala de l'ADISQ, il a remporté le Félix «auteur ou compositeur de l'année» ex æquo avec nul autre que Pierre Lapointe.
«L'ADISQ, certains voient ça comme très showbiz, stagé ou mainstream. Pour nous, c'était comme la consécration de notre démarche. C'est une bonne tape dans le dos», explique Cormier lorsqu'on lui demande quel est le moment le plus marquant de la carrière du groupe.
L'ADISQ semble s'ouvrir depuis quelques années aux groupes plus alternatifs. Désormais, ce n'est plus juste la fête des Céline, Bruno et Sylvain de ce monde. L'organisme n'a pas le choix de plier, dit le chanteur. La scène musicale et les goûts du public évoluent.
Le volume du vent
«Nous voulions lancer l'album beaucoup plus tôt. Les prix et la tournée ont fait en sorte que l'album a été décalé», lance Cormier en entrevue téléphonique. En novembre dernier, «Les tremblements s'immobilisent», le deuxième disque de Karkwa, fut aussi lancé en France. La formation avait donné de nombreux spectacles dans l'Hexagone.
La discussion bifurque sur l'évolution musicale du groupe qui est né en 1998 mais qui s'est reformé de façon officielle en 2001, après que les membres aient vu à des projets parallèles pendant un certain temps. «La différence entre le premier album («Le pensionnat des établis» sorti en 2003) et le deuxième (lancé au Québec en 2005) est tellement grande! Nous avions besoin de boucler la boucle. La différence est moins grande entre le deuxième et le troisième. Les mêmes éléments sont présents mais ont cette fois été poussés au maximum… Le côté orchestral, les harmonies, les back vocals», raconte Cormier.
«Le volume du vent», également le titre d'une pièce de l'album, est d'ailleurs lié aux ambiances musicales de cet opus. Le chanteur en compare les sonorités au vent qui souffle par une fenêtre. On y entend parfois les voix se mélanger à la musique ou des élans vocaux sans paroles qui donnent un aspect très aérien, très onirique, à certains morceaux.
Les gens associent souvent Karkwa à certaines envolées musicales, dit-il. «Ce n'est pas juste de la musique. Il y a les textes aussi», ajoute Cormier. Parfois noirs, bruts et dotés d'une conscience sociale, les paroles de Karkwa ont souvent l'effet d'une brique lancée au visage. On pense à «La fuite», une chanson du deuxième disque qui mettait en scène un personnage qui avait assassiné le président des États-Unis!
Selon Cormier, les textes sont le reflet de la vie des membres de la formation, de leur communauté et aussi de leur engagement. Le groupe se dit engagé mais à jusqu'à un certain point. Il ne veut pas prendre position quant à certains enjeux de la société. Il voit plutôt ses chansons comme des tableaux qui décrivent une situation, dit-il.
Le premier extrait de «Le volume du vent», la pièce «Échapper au sort», en est un bon exemple, selon l'artiste. Le vidéoclip raconte l'histoire d'un jeune de la rue que plus rien ne retient et dont la chute l'entraînera dans les bras glacés de l'hiver.
Tournées en haute définition devant un écran vert, les images du clip ont ensuite été retravaillées et coloriées au crayon de plomb. Le résultat est d'une grande beauté. Le clip aide à mieux comprendre le sujet de ce morceau «qui n'est pas souvent abordé» en chanson, dit Louis-Jean Cormier.
Projets et à l'agenda
Le lancement officiel du nouvel album de Karkwa aura lieu à l'Olympia, à Montréal, le 2 avril, dit le chanteur.
Le groupe planche également sur un blogue qui sera probablement hébergé sur le site officiel du groupe même si cette information reste à préciser, selon lui.
En été, Karkwa compte donner des spectacles dans «quelques festivals ciblés» comme les Francofolies de Montréal. La véritable tournée du groupe va débuter à l'automne.
Quant à la France, si toutes les circonstances sont favorables et que la personne qui représente le groupe dans l'Hexagone peut y mettre l'énergie nécessaire, le troisième album de Karkwa sortira là-bas à l'automne. «Sinon, ça ira au printemps», dit Cormier.
Pour en savoir plus sur Karkwa, visitez sa page MySpace ou son site Internet officiel.
Julie Rhéaume Le 25 mars 2008
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire