Je n’ai pas écouté l’album précédent, «Les Tremblements s’Immobilisent», et j’ai longtemps eu l’impression d’avoir manqué le bateau. Tous mes amis avares d’émergence m’ont longtemps fait regretter cette ignorance en me martelant d’éloges envers la bande de Karkwa. À vouloir rattraper le temps, je me suis ajusté au volume du vent en écoutant le nouvel opus. À première écoute, on constate rapidement que les cinq musiciens ont plusieurs cordes à leur arc, et sûrement encore un bon paquet de flèches dans leur carquois.
D’une pop accessible à un rock planant, l’univers de Karkwa est toujours riche en sonorités. Les paroles sont murmurées, parfois frêles, un peu comme du Malajube mieux écrit. En effet, la plume de Louis-Jean Cormier, chanteur et guitariste, est honnête et se laisse bercer admirablement bien sur l’ensemble des musiques. Aussi, dites-moi si je suis fou, j’ai noté quelques analogies avec Radiohead quant au mood général. Toutefois, en tentant réellement de qualifier le son du quintet avec justesse, j’ai trouvé une bonne formule : Karkwa fait de la musique qui suscite des réactions dans l’entourage. «C’est quoi qui joue… c’est bon!», diront les auditeurs ambiants.
Parmi les très bonnes chansons, on compte «Le Compteur» qui ouvre l’album avec beaucoup de punch. Le premier extrait «Échapper au Sort» ne laisse pas indifférent non plus, en ce sens qu’il représente bien l’idée de l’album. Mais les meilleures se retrouvent respectivement en quatrième et en neuvième piste. «Oublie Pas» et «Combien» charment toutes deux avec leur ligne mélodique plus posée et des choeurs très à point. D’autre part, «À la Chaîne» vient clore le projet parfaitement avec plus d’urgence que de calme, ainsi qu’un rythme décousu et saccadé qui détonne.
Et comme si ce n’était pas déjà assez, on nous gâte avec quelques collaborations de la trempe de Patrick Watson. De plus, le CD est opendisc, ce qui vous permet de bénéficier d’un lecteur audio aux couleurs du groupe en plus d’avoir accès à plusieurs bonis à la suite d’une simple inscription.
Article publié le 2 avril 2008 à 10:37 par Pierre-Luc Gagnon
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