Par Olivier Robillard Laveaux, Voir.ca le 10 septembre 2008
Les conservateurs ne sont pas les bienvenus à Rouyn-Noranda. Ce n'est pas moi qui le dis, mais le cofondateur du Festival de musique émergente en Abitibi-Témiscamingue, Sandy Boutin. Ancien membre actif du Parti Québécois, Sandy s'est emporté le dimanche 31 août lors de son discours accompagnant le concert de clôture du festival.
Le concert de clôture, c'est le moment tranquille, plus corporatif, du FME. Celui où la foule assise est constituée de commanditaires, de journalistes locaux, de baby-boomers et de politiciens désireux de serrer quelques mains d'électeurs bienveillants. Or, en plein discours, M. Boutin a sacré sans retenue contre les coupures en culture du gouvernement Harper. Faut dire qu'en sabrant dans les programmes d'aide à l'exportation de nos artistes, le premier ministre a affecté directement la business de l'organisateur, aussi gérant de Karkwa: moins d'argent pour les tournées françaises du groupe et moins pour le FME qui invite chaque année des journalistes et programmateurs européens avec qui les musiciens d'ici peuvent établir des relations privilégiées.
"Je n'ai pas la prétention de vous dire pour qui voter, mais il faut les crisser dehors, les tabarnacs", a lancé Sandy en fin de discours. Happée par ce franc-parler, la foule a rapidement acclamé l'orateur. Avec son début de calvitie et sa posture légèrement arquée, on aurait pu foutre une clope au bec de Sandy et reconnaître... Ah puis laissez faire, voulez-vous? Parlons musique parce qu'au fond, aucune forme de conservatisme n'a sa place au FME (...)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire