Le mercredi 03 septembre 2008, Philippe Renaud, La Presse
En dépit de l'abolition de subventions fédérales destinées à la culture qui l'affecteront l'année prochaine, l'organisation du Festival de musique émergente d'Abitibi-Témiscamingue (FMEAT) a présenté un bilan lumineux de la sixième année de son événement consacré aux nouveaux artistes, lequel s'est terminé dimanche soir dernier, à Rouyn-Noranda.
Comme c'est l'habitude lors du dépôt d'un bilan festivalier, on laisse d'abord parler les chiffres. Les 62 concerts présentés en cinq jours ont attiré 12 500 spectateurs, 1000 de plus que l'année dernière. Une augmentation qui s'explique par le devancement du gros concert d'ouverture au mercredi soir; 1500 spectateurs ont ainsi assisté à cette performance inaugurale, assurée par Loco Locass.
«Je crois qu'on a atteint la vitesse de croisière du festival, croit Sandy Boutin, directeur du FMEAT. On ne veut pas dénaturer la formule en grossissant davantage. Nous gérons déjà une douzaine de scènes dans autant de lieux différents, et on les exploite déjà à fond. Il nous sera difficile d'attirer plus de festivaliers que ça» sans compromettre l'esprit intimiste et collégial qui fait le charme de l'événement.
À nouveau cette année, le FMEAT a procuré aux spectateurs plusieurs moments de grâce. Le directeur souligne les performances de Beast (Prix Étoile Galaxie du festival), le Newyorkais Elvis Perkins lors du concert de clôture dimanche soir dernier, et la performance du groupe Duchess Says, complètement endiablée, si on en croit les échos. «Les Français qu'on a invités ont vraiment capoté!», dit Sandy Boutin.
Malheureusement, il se pourrait que ce soit la dernière fois que des Français «capotent» sur un artiste découvert au FMEAT. L'abolition des programmes culturels fédéraux annoncés il y a quelques jours plonge l'organisation du festival - et la scène musicale dite «émergente» - dans l'incertitude.
L'organisation du FMEAT avait réussi à obtenir 10 000 $ pour inviter une dizaine de représentants de festivals de France, de Belgique, de Suisse et de Hongrie pour justement découvrir des artistes québécois, avec l'espoir que nos musiciens puissent être invités à leur tour dans des événements européens.
Sandy Boutin confirme que le groupe rock instrumental Torngat et le rappeur Samian étaient tombés dans l'oreille de ces recruteurs européens. «Je suis assuré que ces artistes joueront en Europe; or, au-delà du fait qu'il me sera difficile de trouver du budget pour inviter les représentants des festivals, l'abolition du programme Routes commerciales va affecter la rentabilité et la capacité des groupes à aller donner des concerts en Europe», dit le directeur, également gérant de Karkwa, un groupe qui tente depuis deux ans de percer en Europe.
La question n'en restera pas là. Réunis à Rouyn-Noranda, plusieurs importants acteurs de la scène musicale québécoise se sont promis de mettre bientôt sur pied un événement médiatique pour sensibiliser la population aux conséquences de l'abolition de ces programmes d'aide aux arts et à la culture.
«On va se donner quelques jours de repos avant de s'y mettre», assure Boutin. Et donner le temps au gouvernement Harper de déclencher les élections.
En dépit de l'abolition de subventions fédérales destinées à la culture qui l'affecteront l'année prochaine, l'organisation du Festival de musique émergente d'Abitibi-Témiscamingue (FMEAT) a présenté un bilan lumineux de la sixième année de son événement consacré aux nouveaux artistes, lequel s'est terminé dimanche soir dernier, à Rouyn-Noranda.
Comme c'est l'habitude lors du dépôt d'un bilan festivalier, on laisse d'abord parler les chiffres. Les 62 concerts présentés en cinq jours ont attiré 12 500 spectateurs, 1000 de plus que l'année dernière. Une augmentation qui s'explique par le devancement du gros concert d'ouverture au mercredi soir; 1500 spectateurs ont ainsi assisté à cette performance inaugurale, assurée par Loco Locass.
«Je crois qu'on a atteint la vitesse de croisière du festival, croit Sandy Boutin, directeur du FMEAT. On ne veut pas dénaturer la formule en grossissant davantage. Nous gérons déjà une douzaine de scènes dans autant de lieux différents, et on les exploite déjà à fond. Il nous sera difficile d'attirer plus de festivaliers que ça» sans compromettre l'esprit intimiste et collégial qui fait le charme de l'événement.
À nouveau cette année, le FMEAT a procuré aux spectateurs plusieurs moments de grâce. Le directeur souligne les performances de Beast (Prix Étoile Galaxie du festival), le Newyorkais Elvis Perkins lors du concert de clôture dimanche soir dernier, et la performance du groupe Duchess Says, complètement endiablée, si on en croit les échos. «Les Français qu'on a invités ont vraiment capoté!», dit Sandy Boutin.
Malheureusement, il se pourrait que ce soit la dernière fois que des Français «capotent» sur un artiste découvert au FMEAT. L'abolition des programmes culturels fédéraux annoncés il y a quelques jours plonge l'organisation du festival - et la scène musicale dite «émergente» - dans l'incertitude.
L'organisation du FMEAT avait réussi à obtenir 10 000 $ pour inviter une dizaine de représentants de festivals de France, de Belgique, de Suisse et de Hongrie pour justement découvrir des artistes québécois, avec l'espoir que nos musiciens puissent être invités à leur tour dans des événements européens.
Sandy Boutin confirme que le groupe rock instrumental Torngat et le rappeur Samian étaient tombés dans l'oreille de ces recruteurs européens. «Je suis assuré que ces artistes joueront en Europe; or, au-delà du fait qu'il me sera difficile de trouver du budget pour inviter les représentants des festivals, l'abolition du programme Routes commerciales va affecter la rentabilité et la capacité des groupes à aller donner des concerts en Europe», dit le directeur, également gérant de Karkwa, un groupe qui tente depuis deux ans de percer en Europe.
La question n'en restera pas là. Réunis à Rouyn-Noranda, plusieurs importants acteurs de la scène musicale québécoise se sont promis de mettre bientôt sur pied un événement médiatique pour sensibiliser la population aux conséquences de l'abolition de ces programmes d'aide aux arts et à la culture.
«On va se donner quelques jours de repos avant de s'y mettre», assure Boutin. Et donner le temps au gouvernement Harper de déclencher les élections.
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