Catherine Durand
Une dizaine d’années, quatre albums, on peut dire qu’il en a coulé de l’eau sous les ponts pour Catherine Durand depuis la sortie de Flou en 1998. Celle qui avait étonné avec Diaporama en 2005 est aujourd’hui de retour avec Cœurs migratoires, un folk aux ambiances tristounettes à souhait qui surprend tout autant. Pas étonnant que la demoiselle ait été choisie pour accompagner Francis Cabrel lors de sa prochaine tournée au Québec.
On est jamais mieux servi que par soi-même dit le vieil adage. Catherine Durand l’a compris depuis longtemps. Si elle a su s’entourer de brillante façon, celle-ci signe la plupart des textes, toutes les musiques. Elle a de plus effectué les arrangements et la réalisation en compagnie de son complice, Jocelyn Tellier. Un album concocté à son goût, sans trop de compromis.
«Je suis aussi capable de déléguer histoire d’avoir un regard extérieur. Jocelyn et ma gérante m’aident beaucoup et me donnent leur avis sur bien des choses. Mais si je mêle de beaucoup de choses, c’est parce que c’est ma carrière et ce sont mes chansons. Il n’y a pas que l’écriture, il y a aussi tout ce qui touche à la production. J’aime bien avoir mes affaires en mains», confie celle qui en avait fait tout autant pour Diaporama.
«Je m’étais quand même pas mal impliquée pour mes deux premiers disques, mais j’avais à l’époque une autre vision de la business. Il fallait alors que mes chansons passent à la radio, que ce soit des hits radio, mais je me suis rendue compte que je n’étais pas plus heureuse après et que je ne me sentais pas aussi accomplie. Avec Diaporama, j’ai fait l’album que je voulais vraiment, qui me faisait triper et qui me ressemblait le plus. Étonnamment, c’est le disque qui a le plus tourné à la radio et qui s’est vendu le plus», lance-t-elle en riant.
Pour ce qui est de Cœurs migratoires, la chanteuse ignore toujours si les radios commerciales vont emboîter le pas, comme l’ont fait Radio-Canada et les radios plus underground pour le premier extrait, Peine perdue, lancé récemment. Peu importe, la chanteuse sait que son disque fera, d’une manière ou d’une autre, son petit bonhomme de chemin.
Alignement impressionnant
C’est un alignement impressionnant d’artistes qui sont venus lui donner un coup de pouce sur ce dernier effort. Si Catherine Major est venue pianoter pour la chanson Perdue (On m’a lâché la main), Louis-Jean Cormier, le leader de l’excellente formation Karkwa apparaît lui aussi sur Le bonheur est parfois maladroit, sans oublier la violoniste des Cowboys Fringants, Marie-Annick Lépine, le claviériste Dan Thouin, la violoncelliste Mélanie Leclair et on en passe.
«C’est vraiment le fun de voir que les musiciens que tu admires et apprécies ont envie de jouer avec toi. C’est du donnant, donnant. Il y a tellement de talent au Québec. Nous faisons des miracles avec de petits budgets que ce soit en théâtre, au cinéma, à la télé ou en musique. On a qu’à regarder les clips qui se font ici avec très peu d’argent, c’est incroyable», souligne-t-elle en mentionnant que le choix des musiciens a fait vraiment toute la différence.
«Curieusement, pour les ambiances, c’est l’état général qui m’entourait au cours des trois dernières années qui se reflète ici. J’ai senti un certain branle-bas de combat généralisé autour de moi, c’était fou raide! Alors, c’est sûr que c’est venu teinter mon écriture», ajoute-t-elle. Une chose est certaine, c’est qu’on peut sentir la recherche musicale qui s’est faite durant l’exercice.
«L’idée, pour Jocelyn et moi, était de ne pas faire deux fois le même album. Cœurs migratoires s’inscrit dans la continuité de Diaporama, mais nous avons poussé un peu plus loin», explique l’artiste qui sera à l’Anglicane de Lévis le 6 décembre prochain en compagnie de Gaële, Ginette et Isabelle Cyr.
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