Après avoir donné des spectacles extérieurs gratuits tout au long de l’été, voilà que Karkwa effectuait sa rentrée montréalaise officielle jeudi soir dernier au Club Soda. Présenté à guichet fermé, le spectacle fut à la hauteur des attentes du public, vraisemblablement déjà gagné d’avance par l’album Le volume du vent paru il y a déjà quelques mois.
Assurant la première partie, le trio Torngat a livré une prestation correcte de son post-rock instrumental mélangeant, entre autres, cor français et synthétiseur. Malgré quelques rythmes intéressants, le groupe n’a pas semblé faire lever la foule qui n’avait d’yeux et d’oreilles que pour son quintette québécois favori.
C’est un peu après 21 heures que Karkwa s’est amené sur scène et a entamé les douces premières notes de la chanson Le Compteur, annonçant inévitablement la tempête qui allait s’ensuivre. Dès lors, on a compris la raison du succès tant marginal que populaire de Karkwa: un rock planant sans failles mis de l’avant par la voix douce et sincère de Louis-Jean Cormier et propulsé par des mélodies intelligentes et ressenties s’adressant autant à la tête, au cœur, aux tripes. C’est au fond un véritable va-et-vient émotionnel que d’assister à un spectacle de Karkwa.
De plus, en spectacle, le groupe n’hésite pas à se détacher de ses albums en proposant une relecture partielle de certaines de leurs œuvres. Ainsi, des chansons comme M’empêcher de sortir ou Dormir le jour ont vu leur moment instrumental s’allonger par des solos de guitare bien dosés entre harmonie mélodique et distorsion cacophonique.
Un des plus beaux moments du spectacle fut la chanson Red Light performée au rappel. Habituellement mise en voix par l’unique Brigitte Fontaine, la chanson fut jouée doucement et chantée par Cormier avec un calme déconcertant, laissant le public attraper au vol les frissons qui circulaient partout autour de lui. Le spectacle aurait très bien pu se finir de cette façon, mais le groupe a décidé de terminer avec une nouvelle chanson relativement peu inspirée au niveau des paroles et du refrain (!), comme si le groupe s’était senti pressé de composer de nouvelles chansons alors que son public n’est même pas encore revenu du dernier album.
Tout de même, la rentrée montréalaise de Karkwa au Club Soda fut un beau moment à partager en public et a confirmé sans équivoque le statut du groupe comme véritable figure emblématique du rock québécois des années 2000. Il ne reste qu’à nous croiser les doigts pour qu’il remporte le Félix du groupe de l’année au prochain Gala de l’ADISQ auquel il performera le dimanche 2 novembre prochain au Centre Bell.
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