Photo: David Boily, La Presse
Marie-Christine Blais, La Presse, Publié le 10 octobre 2008
Le Club Soda, archiplein, vibrait de partout sous les assauts de la batterie, les échanges claviers-percussions, la guitare et la basse soudées, ce qui n'empêchait pas le timbre singulier de Louis-Jean Cormier de tirer son épingle du jeu.
Donner un spectacle inspiré et inspirant, c'est vraiment bien. Donner un spectacle inspiré et inspirant quand le chanteur est malade - «?une patate dans les sinus et de l'acide à batterie dans la gorge?», pour reprendre les mots de Louis-Jean Cormier - c'est plus que bien. C'est merveilleusement humain, et c'est exactement le spectacle qu'a donné Karkwa, hier soir, au Club Soda.
Un spectacle qui a débuté par quelques notes de piano et de glockenspiel avant que, paf?! des projecteurs blancs ne nous attaquent la rétine pendant que notre ouïe recevait des giclées de musicalité?! Le compteur venait de partir et Karkwa s'est lancé avec force dans la première des 18 chansons (dont vous trouverez la liste complète plus bas) tirées de ses deux derniers albums, Les tremblements s'immobilisent et surtout Le volume du vent.
Dix-huit chansons comme autant de voyages musicaux, à la fois complexes et organiques, qui évitaient l'écueil du planant pour être plutôt atmosphériques et rock, très rock. Chacun des morceaux a eu droit à sa longue plage musicale forte, avec quasi toujours ce dialogue riche entre les percussions inventives de Julien Sagot et les claviers éblouissants de François Lafontaine («?François Lafontaine, aux cheveux?», a précisé Louis-Jean Cormier. «Et quels cheveux?!?» a soupiré ma voisine avec admiration...).
Le Club Soda, archiplein (plus de 900 spectateurs, majoritairement dans la vingtaine), vibrait de partout sous les assauts de la batterie, les échanges claviers-percussions, la guitare et la basse soudées, ce qui n'empêchait pas le timbre singulier de Louis-Jean Cormier (très malade, rappelons-le) de tirer son épingle du jeu. C'était particulièrement vrai dans L'épaule froide, Deux lampadaires, Les vapeurs, Combien...
Mais c'était encore et toujours la synergie entre les cinq musiciens de Karkwa qui étonnait une fois de plus, jouant tous avec une précision d'horlogers - allez, un mauvais jeu de mots?: une précision d'archers?!
On soulignera la qualité des éclairages, misant sur le blanc éclatant, jouant beaucoup sur les contre-jours, accentuant plutôt les mouvements de la musique que s'attardant sur les visages. Bref, des éclairages parfaits pour un spectacle où la musique avait la vedette, de cette musique qui réussit à effacer la fatigue et l'indifférence sur les visages.
Plus musique, toujours plus musique, le quintette avait invité, pour une courte première partie, le groupe instrumental montréalais Torngat?: claviers, batterie et cor anglais, parfois naturel, souvent trafiqué, bref, on avait devant nous les Uzeb du XXIe siècle, complètement partis dans leur univers et généralement appréciés des spectateurs.
Quant à Karkwa, après un spectacle à New York dans quelques jours, il poursuivra sa tournée du Québec - dont une supplémentaire à Montréal, le 11 décembre, au Métropolis. Si on en juge par leur performance d'hier, les membres du groupe devraient, partout, frapper dans le mille. Et demeurer merveilleusement humains.
Marie-Christine Blais, La Presse, Publié le 10 octobre 2008
Le Club Soda, archiplein, vibrait de partout sous les assauts de la batterie, les échanges claviers-percussions, la guitare et la basse soudées, ce qui n'empêchait pas le timbre singulier de Louis-Jean Cormier de tirer son épingle du jeu.
Donner un spectacle inspiré et inspirant, c'est vraiment bien. Donner un spectacle inspiré et inspirant quand le chanteur est malade - «?une patate dans les sinus et de l'acide à batterie dans la gorge?», pour reprendre les mots de Louis-Jean Cormier - c'est plus que bien. C'est merveilleusement humain, et c'est exactement le spectacle qu'a donné Karkwa, hier soir, au Club Soda.
Un spectacle qui a débuté par quelques notes de piano et de glockenspiel avant que, paf?! des projecteurs blancs ne nous attaquent la rétine pendant que notre ouïe recevait des giclées de musicalité?! Le compteur venait de partir et Karkwa s'est lancé avec force dans la première des 18 chansons (dont vous trouverez la liste complète plus bas) tirées de ses deux derniers albums, Les tremblements s'immobilisent et surtout Le volume du vent.
Dix-huit chansons comme autant de voyages musicaux, à la fois complexes et organiques, qui évitaient l'écueil du planant pour être plutôt atmosphériques et rock, très rock. Chacun des morceaux a eu droit à sa longue plage musicale forte, avec quasi toujours ce dialogue riche entre les percussions inventives de Julien Sagot et les claviers éblouissants de François Lafontaine («?François Lafontaine, aux cheveux?», a précisé Louis-Jean Cormier. «Et quels cheveux?!?» a soupiré ma voisine avec admiration...).
Le Club Soda, archiplein (plus de 900 spectateurs, majoritairement dans la vingtaine), vibrait de partout sous les assauts de la batterie, les échanges claviers-percussions, la guitare et la basse soudées, ce qui n'empêchait pas le timbre singulier de Louis-Jean Cormier (très malade, rappelons-le) de tirer son épingle du jeu. C'était particulièrement vrai dans L'épaule froide, Deux lampadaires, Les vapeurs, Combien...
Mais c'était encore et toujours la synergie entre les cinq musiciens de Karkwa qui étonnait une fois de plus, jouant tous avec une précision d'horlogers - allez, un mauvais jeu de mots?: une précision d'archers?!
On soulignera la qualité des éclairages, misant sur le blanc éclatant, jouant beaucoup sur les contre-jours, accentuant plutôt les mouvements de la musique que s'attardant sur les visages. Bref, des éclairages parfaits pour un spectacle où la musique avait la vedette, de cette musique qui réussit à effacer la fatigue et l'indifférence sur les visages.
Plus musique, toujours plus musique, le quintette avait invité, pour une courte première partie, le groupe instrumental montréalais Torngat?: claviers, batterie et cor anglais, parfois naturel, souvent trafiqué, bref, on avait devant nous les Uzeb du XXIe siècle, complètement partis dans leur univers et généralement appréciés des spectateurs.
Quant à Karkwa, après un spectacle à New York dans quelques jours, il poursuivra sa tournée du Québec - dont une supplémentaire à Montréal, le 11 décembre, au Métropolis. Si on en juge par leur performance d'hier, les membres du groupe devraient, partout, frapper dans le mille. Et demeurer merveilleusement humains.
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