Philippe Meilleur, Le Journal de Montréal, 03-08-2008
Quatre vedettes de la scène québécoise champ gauche clôtureront à leur façon la 20e édition des FrancoFolies ce soir. Discussion avec Karkwa, Malajube, Alexandre Désilets et Gatineau.
"La différence entre un mp3 et un disque est la même qu'entre un hamburger au McDo et une assiette de légumes achetés au marché du coin. À long terme, ça a un impact sur ta santé."
Ce commentaire, c'est l'auteur compositeur-interprète Alexandre Désilets qui le lance, sous le regard approbateur de Francis Mineau (Malajube) Stéphane Bergeron (Karkwa) et Séba (Gatineau).
Dans quelques heures, ces quatre artistes se succèderont tour à tour sur la scène du spectacle 20 ans... dans les dents!, créé pour célébrer la diversité et la vitalité de la scène alternative québécoise.
"Nous avons un noyau de fans commun, affirme Séba. Les gens qui aiment Gatineau aiment à coup sûr Karkwa, et vice-versa."
"On est aussi unis parce qu'on fait tous de la musique en français, ajoute Francis Mineau. C'est important pour chacun des groupes, et ça rapproche nos différentes oeuvres."
Malajube profitera de l'occasion pour présenter certaines nouvelles chansons qui se retrouveront sur leur troisième album, prévu pour la fin de l'année.
Pour Karkwa, ce sera l'occasion d'un premier spectacle montréalais depuis la parution de Volume du vent, si on ne compte pas le projet Karkwatson.
Nostalgiques?
Question de patienter jusqu'au spectacle, on lance les quatre musiciens assis devant nous sur une discussion à propos de l'avenir de la musique.
Contrairement à ce que l'on pourrait croire, ces jeunes représentants de la nouvelle vague de musique québécoise ne sont pas tout à fait vendus au format mp3 privilégié sur le Web.
Lorsqu'on leur demande de prédire l'avenir des vingt prochaines années, par exemple, ils ne sont pas convaincus que la révolution Internet ne comportera que de bons côtés.
On sent même une certaine nostalgie envers... le vinyle.
"Quand tu achètes un vinyle, tu le sors délicatement de la pochette, tu le poses sur ton tournedisque, tu places l'aiguille... c'est presque sexuel comme mouvement", décrit Séba.
Francis Mineau acquiesce et va plus loin: pour lui, le format mp3 (privilégié sur le Web) est carrément irrespectueux de la musique.
"On ne sait pas comment ça va évoluer, mais je n'ai pas foi en Internet, dit-il. Le disque compact était le summum quand il a été lancé, et aujourd'hui, il meurt. Se produira-t-il la même chose avec le mp3?" La réponse dans vingt ans....
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