Comme si le duo Béluga avait nagé en eaux profondes depuis sa naissance pour échapper aux radars de l’industrie du disque québécois, le premier compact de la formation a émergé il y a moins d’un mois sur le bureau des chroniqueurs dans la surprise la plus complète. Album de qualité autoproduit dans une indépendance préservée, sa pochette même relève d’un professionnalisme coûteux (photos impeccables, direction artistique sentie, épais livret contenant paroles et crédits) digne d’une maison de disques de renom.
Quant à la galette, les deux Béluga, Simon Landry (ex-Fresh Persil) et Clermont Jolicœur (comédien dans Watatatow, 4 et demi et Maelström), n’ont en rien lésiné pour maintenir le niveau de qualité déjà observé au premier abord.
Épaulée par Louis-Jean Cormier de Karkwa à la réalisation, l’équipe s’est entourée de collaborateurs/amis qui n’auraient causé aucune surprise ou presque sur le prochain disque d’Ariane Moffatt, mais qui, regroupés sur le premier effort d’une formation obscure, ont de quoi vous prendre de court.
Liquid (Bran Van 3000), Batlam (Loco Locass), Annie Dufresne, Jean Leclerc (celui-là même qui tua Jean Leloup) et François Lafontaine (Karkwa, Large Ensemble) contribuent grandement à l’album; ainsi, les mélodies se mêlent aux sons de divers courants issus du rock, du funk, du folk, du reggae et du rap.
S’il est interdit de chasser le béluga sur l’eau, il est conseillé de l’attraper à Montréal cet automne en attendant qu’un label le signe. Car, oui, les représentants se bousculent au portillon au moment où vous lisez ces lignes.
Extrait de l'article " À surveiller: Daniel Boucher, Ily Morgane, Béluga, Fred Fortin" d' Olivier Robillard Laveaux paru dans Voir.ca le 2 septembre 2004.
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