J’ai eu le bonheur d’assister, samedi soir, au spectacle de clôture des Francofolies, « 12 Hommes rapaillés », présenté au Théâtre Maisonneuve de la Place des Arts. J’en suis ressorti bouleversé, intimement convaincu d’avoir vécu là un événement historique.
J’étais déjà un admirateur de l’album collectif homonyme réalisé par Louis-Jean Cormier du groupe Karkwa, dont le moindre mérite n’est pas que chacun des brillants auteurs-compositeurs et interprètes qui y figurent ait pu trouver, dans la poésie de Gaston Miron, un texte qui lui ressemble et dans lequel il a pu s’investir totalement – ce qui en dit long sur l’universalité de l’œuvre de cet immense poète.
Mais le concert a surpassé mes attentes les plus folles. Tout, de la mise en scène sobre et efficace à la scénographie dépouillée, en passant par les sublimes orchestrations, m’est apparu absolument irréprochable. Déjà, d’avoir pu réunir sur scène ces légendes vivantes que sont Richard Séguin, Michel Rivard, Daniel Lavoie, Pierre Flynn, Jim Corcoran, tous plus en voix et plus habités que jamais, tous venus, avec humilité et une grande générosité, mettre leur art consommé et leurs formidables talents d’interprètes au service de la poésie du grand Miron, cela tenait du miracle!
David Marin s’est fort bien acquitté de la difficile tâche de remplacer Michel Faubert, tandis qu’Yves Lambert, avec sa prestance et sa voix puissante, a fait oublier l’absence du grand Plume Latraverse, ce qui n’est pas un mince exploit!
Quant aux plus jeunes, Martin Léon, Yann Perreau, Vincent Vallières, Louis-Jean Cormier, ils ont été lumineux – à commencer par Perreau, épatant par son aisance, son charisme et son intensité : en voilà un qui est en passe de prendre sa place parmi les grands de la chanson du Québec. Il faudra aussi y ajouter, désormais, les noms de Gilles Bélanger, le brillant compositeur qui a su faire des poèmes de Miron quelques-unes des plus belles chansons de langue française, et Louis-Jean Cormier, génial arrangeur et réalisateur de l’album, et directeur musical de l’inoubliable concert qui en fut tiré.
Un concert hanté tout entier par la présence du plus grand poète du Québec moderne, judicieusement ponctué d’extraits d’entrevues choisis avec soin. Le principal intéressé eût été, je n’en doute pas, fier et heureux du résultat, lui qui écrivait non pour une coterie mais toujours dans le souci d’être compris du plus grand nombre. Aujourd’hui, dimanche, je réécoute l’album pour la centième fois au moins, et je ne peux empêcher mes larmes de couler en revivant quelques-uns des merveilleux instants auxquels j’ai eu le privilège de prendre part hier soir.
Ce sont des souvenirs que je chérirai jusqu’à mon dernier souffle. Cette soirée aura posé, j’en suis persuadé, rien de moins qu’un jalon dans l’histoire de la chanson et de la poésie québécoises, dont on reparlera encore dans cinquante ans – de même qu’on évoque aujourd’hui l’Ostidchô de 1968 ou les spectacles « Une fois cinq » et « J’ai vu le loup, le renard et le lion » des années 1970, ou encore les « Nuits de la poésie » 1970 et 1980.
Merci aux Francofolies de Montréal; merci aux douze Hommes rapaillés; merci à Gilles Bélanger et à Louis-Jean Cormier; merci aux formidables musiciens qui les accompagnaient – notamment François Lafontaine de Karkwa, époustouflant aux claviers. Merci, messieurs : vous avez bien mérité la vibrante ovation que vous a servie le public à la fin. Pour Miron le Magnifique, pour la poésie et pour la musique, pour la créativité, pour l’intelligence et le cœur, un million de fois merci !
Article d'Alain Cormier, Voir.ca, le 10 août 2009
J’étais déjà un admirateur de l’album collectif homonyme réalisé par Louis-Jean Cormier du groupe Karkwa, dont le moindre mérite n’est pas que chacun des brillants auteurs-compositeurs et interprètes qui y figurent ait pu trouver, dans la poésie de Gaston Miron, un texte qui lui ressemble et dans lequel il a pu s’investir totalement – ce qui en dit long sur l’universalité de l’œuvre de cet immense poète.
Mais le concert a surpassé mes attentes les plus folles. Tout, de la mise en scène sobre et efficace à la scénographie dépouillée, en passant par les sublimes orchestrations, m’est apparu absolument irréprochable. Déjà, d’avoir pu réunir sur scène ces légendes vivantes que sont Richard Séguin, Michel Rivard, Daniel Lavoie, Pierre Flynn, Jim Corcoran, tous plus en voix et plus habités que jamais, tous venus, avec humilité et une grande générosité, mettre leur art consommé et leurs formidables talents d’interprètes au service de la poésie du grand Miron, cela tenait du miracle!
David Marin s’est fort bien acquitté de la difficile tâche de remplacer Michel Faubert, tandis qu’Yves Lambert, avec sa prestance et sa voix puissante, a fait oublier l’absence du grand Plume Latraverse, ce qui n’est pas un mince exploit!
Quant aux plus jeunes, Martin Léon, Yann Perreau, Vincent Vallières, Louis-Jean Cormier, ils ont été lumineux – à commencer par Perreau, épatant par son aisance, son charisme et son intensité : en voilà un qui est en passe de prendre sa place parmi les grands de la chanson du Québec. Il faudra aussi y ajouter, désormais, les noms de Gilles Bélanger, le brillant compositeur qui a su faire des poèmes de Miron quelques-unes des plus belles chansons de langue française, et Louis-Jean Cormier, génial arrangeur et réalisateur de l’album, et directeur musical de l’inoubliable concert qui en fut tiré.
Un concert hanté tout entier par la présence du plus grand poète du Québec moderne, judicieusement ponctué d’extraits d’entrevues choisis avec soin. Le principal intéressé eût été, je n’en doute pas, fier et heureux du résultat, lui qui écrivait non pour une coterie mais toujours dans le souci d’être compris du plus grand nombre. Aujourd’hui, dimanche, je réécoute l’album pour la centième fois au moins, et je ne peux empêcher mes larmes de couler en revivant quelques-uns des merveilleux instants auxquels j’ai eu le privilège de prendre part hier soir.
Ce sont des souvenirs que je chérirai jusqu’à mon dernier souffle. Cette soirée aura posé, j’en suis persuadé, rien de moins qu’un jalon dans l’histoire de la chanson et de la poésie québécoises, dont on reparlera encore dans cinquante ans – de même qu’on évoque aujourd’hui l’Ostidchô de 1968 ou les spectacles « Une fois cinq » et « J’ai vu le loup, le renard et le lion » des années 1970, ou encore les « Nuits de la poésie » 1970 et 1980.
Merci aux Francofolies de Montréal; merci aux douze Hommes rapaillés; merci à Gilles Bélanger et à Louis-Jean Cormier; merci aux formidables musiciens qui les accompagnaient – notamment François Lafontaine de Karkwa, époustouflant aux claviers. Merci, messieurs : vous avez bien mérité la vibrante ovation que vous a servie le public à la fin. Pour Miron le Magnifique, pour la poésie et pour la musique, pour la créativité, pour l’intelligence et le cœur, un million de fois merci !
Article d'Alain Cormier, Voir.ca, le 10 août 2009
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