(...) Louis-Jean Cormier a été souverain dans ce spectacle souverain, mais à sa façon discrète: c'était sa direction musicale, un peu beaucoup le son de Karkwa avec François Lafontaine aux claviers et lui à la guitare. Mais c'était surtout un homme au service d'autres hommes, et d'abord au service de Miron. Sobriété, retenue, justesse d'émotion: chacun faisait tout ce qu'il pouvait pour ne pas se montrer plus important que Miron (sauf Yves Lambert, dirais-je, qui n'a pas pu s'empêcher de faire un peu son show).
C'était un spectacle d'hommes égaux et unis, d'hommes en mission. Pierre Flynn, Jim Corcoran et Daniel Lavoie n'ont jamais autant ému que dans cette confrérie où ils avaient leur place, au même titre qu'un Vincent Vallières, un Martin Léon ou un Yann Perreau. Un David Marin dans Je t'écris pour te dire que je t'aime n'était pas moins à la hauteur qu'un Richard Séguin dans Pour retrouver le monde et l'amour: ils avançaient ensemble, d'un même pas décidé, au rythme des mots de Miron et des accords de base de Bélanger. (...)
Extrait de l'article de "Douze hommes rapaillés au théâtre Maisonneuve de la PdA - Le goût concret du mémorable" de Sylvain Cormier, Le Devoir, Édition du lundi 10 août 2009
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