Une relève tissée au féminin
La musique de l’heure s’inscrit désormais dans le mode féminin. Voilà que se présentent deux nouvelles femmes, deux musiciennes touche-à-tout, qui osent la chansonnette avec autant de goût et de témérité que leurs égaux masculins. Ceci étant dit, la scène musicale québécoise possède à l’avenir de quoi se réjouir, puisque deux artistes prolifiques et originales lancent chacune ce mois-ci leur album comprenant des ritournelles à saveur poétique sur fond d’ambiance folk-country et indie-rock : Émilie Proulx et Marie-Pierre Arthur.
La musique de l’heure s’inscrit désormais dans le mode féminin. Voilà que se présentent deux nouvelles femmes, deux musiciennes touche-à-tout, qui osent la chansonnette avec autant de goût et de témérité que leurs égaux masculins. Ceci étant dit, la scène musicale québécoise possède à l’avenir de quoi se réjouir, puisque deux artistes prolifiques et originales lancent chacune ce mois-ci leur album comprenant des ritournelles à saveur poétique sur fond d’ambiance folk-country et indie-rock : Émilie Proulx et Marie-Pierre Arthur.
Connue en 2007 pour son fameux EP Dans une Ville, Endormie, elle avait dès lors raflé l’éloge de la critique pour sa musicalité profonde et sa poésie recherchée. On comprend davantage l’engouement pour Émilie Proulx en écoutant attentivement les perles de sa récente production, La Lenteur Alentour, dernier bijou folk-rock de la maison de disque indépendante La Confiserie. Émilie Proulx édifie sa musique audacieuse sur un folk-country pour ensuite l’ornementer d’un rock vaporeux exécuté, entre autres à l’Hammond B3, au pedal-steel, au banjo et au dobro par de nombreux collaborateurs, dont le bidouilleur Navet Confit. Ses textes, eux, parlent de son quotidien, de ses amours, mais surtout de ce monde illusoire dans lequel nous vivons. Tout ça récité avec une voix authentique et mature sans égal. Sa musique se situe dans le sillage des Mara Tremblay, Martha Wainwright, Lucinda Williams et Mary Gauthier. Par ailleurs, vous y trouverez des mélodies totalement accrocheuses, inventives, mélancoliques et planantes qui vous réchaufferont en cet hiver morose et glacial. Sa voix, elle, demeure envoûtante, feutrée, chaleureuse et rocailleuse à l’image de sa musique.
En même temps que la sortie de La Lenteur Alentour, une autre artiste détonne sur la scène indie-folk québécoise avec son premier album éponyme. Marie-Pierre Arthur, de son vrai nom Marie-Pierre Fournier, lève la barre d’un cran avec cet opus époustouflant digne d’un troisième ou d’un quatrième album. Peut-être que vous l’avez déjà aperçue sur scène comme choriste et bassiste avec entre autres Mara Tremblay, Michel Faubert, Kevin Parent, Stefie Shock et Ariane Moffatt. C’est probablement en côtoyant tous ces artistes et en accumulant les collaborations qu’elle a pu forger son style, de plus en plus personnel et moderne. Pour son premier album, Marie-Pierre Arthur a réuni une poignée d’artistes afin de mettre leur créativité en commun pour réaliser sa trame musicale. Or, on y entrevoit Louis-Jean Cormier et François Lafontaine, de Karkwa, le guitariste de Patrick Watson, Robbie Kuster, ainsi que le polyvalent Olivier Langevin, qui a collaboré avec Galaxie 500 et Fred Fortin. Ce qui la distingue de toutes ses collègues musicales, c’est probablement sa facilité à transmettre son univers lyrique sur une musique complexe, réfléchie et captivante. Il va sans dire que sa musique s’imprègne énormément des motifs kark-watsoniens, mais elle réussit néanmoins à marier ces motifs à ses propres idées thématiques.
Bref, pour ceux qui aiment ce style musical, vous en serez définitivement comblé car elle reprend par exemple, avec Louis-Jean Cormier, la somptueuse «Qui Sait» de Daniel Lavoie qui. sincèrement, doit être la meilleure pièce de l’album.
Par : Guillaume Giguère, Impact Campus le 17.03.09
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