Après avoir bravé vents et marées, les Québécois ont enfin accosté à la Maroquinerie pour un concert puissant et généreux. (...)
La salle est de nouveau plongée dans l’obscurité, de la fumée envahit la scène et quelques délicates notes de xylophone résonnent : ce sont les premières notes du concert de Karkwa, comme les premières de leur nouvel album, Le Volume du Vent. “Nous sommes très heureux de jouer à la Maroquinerie pour la deuxième fois…de notre vie !” annonce le chanteur, Louis-Jean Cormier. Il aura fallu un an pour que ce troisième album sorte en France, une année pendant laquelle les Montréalais ont tranquillement remporté une vague de prix et d’honneurs au Québec. Pourtant, on ne peut pas dire que le groupe fasse un rock FM : l’ambiance est plutôt sombre, les guitares progressives et les paroles lucides.
Et passé le petit air de xylophone introductif, ce sont deux batteries qui résonnent, à un rythme qui évoque parfois les tambours de guerre des indiens. Hasard ou clin d’œil, la douceur des harmonies vocales est en tout cas bien balancée par le jeu rythmique des batteries et du piano. Jolie ballade, N’oublie Pas parait fade aux côtés de titres plus dramatiques, tels Combien, qui évoque les horreurs de la guerre, ou Dormir Le Jour. Un peu lent sur l’album, ce morceau prend sur scène une tournure plus intéressante et est l’occasion d’un beau jeu de guitare pour Louis-Jean Cormier. On déguste les paroles, qu’on est bien heureux de comprendre. Le Solstice s’appuie sur les textes du poète québécois Pierre Neveu, et La Façade (dédicacée à notre président), dénonce la superficialité d’essayer de sauver les apparences “quand tout est plus fade, quand l’usine ne fait plus assez d’or”.
C’est ce titre qui clôt la première partie du concert, et à l’heure du rappel, l’ambiance est telle qu’on se croirait dans une game de hockey. Le groupe nous rappelle d’ailleurs que les Canadiens (l’équipe de Montréal) disputeront un match ce soir-là, une annonce qui ne manque pas de mettre en émoi les québécois présents. D’autres spectateurs essaieront de convaincre le groupe d’entamer la chanson “Kro, Kro, Kro, Kronembourg”.
Heureusement, Karkwa s’en tiendra à ce qu’il sait faire de mieux, rythmes prenants et guitares hypnotiques, nous laissant désirer des visites plus fréquentes à ses cousins, les maudits français.
Crédits photo : Nicolas Brunet (http://www.nicolasbrunet.fr)
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La page myspace de Karkwa, où vous trouverez les autres dates de la tournée : http://www.myspace.com/karkwa
Les membres de Karkwa ne sont pas les seuls à avoir le goût du voyage dans l’enceinte de la Maroquinerie ce soir. Bien qu’installés à Lyon, les quatre garçons de Fake Oddity ont goûté à la diversité culturelle d’Istanbul en choisissant cette ville pour l’enregistrement de leur premier album autoproduit, Runfast.
Entre des titres très rock’n’roll et d’autres plus calmes (La chanson titre de l’album, Run Fast), Fake Oddity ne relâche jamais la pression. Le groupe sera bientôt en tournée aux côtés de Vale Poher et Scalde pour le Dandelyon tour, destiné à mettre à l’honneur la pop lyonnaise, et de retour dans la capitale pour un concert au Paris Paris le 27 mars prochain.
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