En dépit de la domination des Albertains de Nickelback, force est d’admettre que le bilan du Québec lors de la 38e remise des prix Junos qui a eu lieu à Vancouver en fin de semaine a été relevé.
Sam Roberts, un artiste montréalais aussi sympathique que besogneux, a raflé dimanche le Juno remis à l’artiste par excellence, 24 heures après avoir vu son disque Love at the End of the World être couronné album rock par excellence. Ce n’est pas rien.
The Stills ont également fait coup double, tandis que Ariane Moffatt, Oliver Jones et l’Orchestre symphonique de Montréal ont mis la main sur des trophées.
Québécois bien représentés
Si l’on cumule en plus les nominations multiples de Céline Dion, Simple Plan et The Lost Fingers, ainsi que celles de Karkwa, Sylvain Cossette, Nikki Yanofsky et de Cœur de Pirate, on note que le Québec a rarement été aussi bien représenté, rayon volume de nominations. On retrouvait trois prétendants (Simple Plan, Cossette, The Lost Fingers) dans la catégorie album par excellence, et deux (Céline Dion, The Lost Fingers) dans celle du Prix du public. On ne voit pas ça souvent dans les catégories phares des Junos.
En lisant les communiqués officiels de l’organisation des Junos et en écoutant les commentaires à la télévision et ceux dispensés au sein du Web, on soulignait – cette année encore – la diversité de la musique canadienne. Pour avoir assisté à l’événement d’Est ou Ouest au cours des dernières années, dites-vous que l’on se gargarise à plus soif de cette notion de diversité, de Halifax à Calgary, en passant par Saskatoon.
Diversité ? Oui, il y a une indiscutable différence entre la musique de Joni Mitchell et celle d’Ariane Moffatt, mais peu d’écart entre celle de Jann Arden et de Chantal Kreviazuk. Il y a un monde qui sépare les Cowboys fringants de City and Colour, mais disons que Nickelback et Hedley peuvent faire du rock carré pas mal similaire.
Une seule vision du Québec
La véritable diversité – outre les genres musicaux –, elle provient du clivage d’une langue et d’une culture distincte. Oui, les Québécois ont brillé ce week-end, mais les Junos ont célébré la seule vision du Québec comprise par le ROC.
Si l’on exclut les artistes en nomination dans l’incontournable catégorie du meilleur album francophone, que reste-t-il ? On note que les disques qui ont servi de tremplin aux nominations d’artistes du Québec – qu’ils soient francophones on anglophones – sont des productions en anglais (Sam Roberts, Simple Plan, Céline Dion, Sylvain Cossette, The Lost Fingers, Nikki Yanofsky) ou des albums de musique instrumentale (Oliver Jones, l’OSM).
Le constat est sans appel. Les artistes du Québec ont été célébrés en fin de semaine, mais c’est leur talent qu’on a reconnu, pas leur spécificité. L’implacable réalité demeure à la grande fête de la musique canadienne : il faut chanter dans la langue de la majorité pour remporter un Juno.
Rue Frontenac Blogues - Philippe Rezzonico sur le trottoir,Lundi, 30 mars 2009
Sam Roberts, un artiste montréalais aussi sympathique que besogneux, a raflé dimanche le Juno remis à l’artiste par excellence, 24 heures après avoir vu son disque Love at the End of the World être couronné album rock par excellence. Ce n’est pas rien.
The Stills ont également fait coup double, tandis que Ariane Moffatt, Oliver Jones et l’Orchestre symphonique de Montréal ont mis la main sur des trophées.
Québécois bien représentés
Si l’on cumule en plus les nominations multiples de Céline Dion, Simple Plan et The Lost Fingers, ainsi que celles de Karkwa, Sylvain Cossette, Nikki Yanofsky et de Cœur de Pirate, on note que le Québec a rarement été aussi bien représenté, rayon volume de nominations. On retrouvait trois prétendants (Simple Plan, Cossette, The Lost Fingers) dans la catégorie album par excellence, et deux (Céline Dion, The Lost Fingers) dans celle du Prix du public. On ne voit pas ça souvent dans les catégories phares des Junos.
En lisant les communiqués officiels de l’organisation des Junos et en écoutant les commentaires à la télévision et ceux dispensés au sein du Web, on soulignait – cette année encore – la diversité de la musique canadienne. Pour avoir assisté à l’événement d’Est ou Ouest au cours des dernières années, dites-vous que l’on se gargarise à plus soif de cette notion de diversité, de Halifax à Calgary, en passant par Saskatoon.
Diversité ? Oui, il y a une indiscutable différence entre la musique de Joni Mitchell et celle d’Ariane Moffatt, mais peu d’écart entre celle de Jann Arden et de Chantal Kreviazuk. Il y a un monde qui sépare les Cowboys fringants de City and Colour, mais disons que Nickelback et Hedley peuvent faire du rock carré pas mal similaire.
Une seule vision du Québec
La véritable diversité – outre les genres musicaux –, elle provient du clivage d’une langue et d’une culture distincte. Oui, les Québécois ont brillé ce week-end, mais les Junos ont célébré la seule vision du Québec comprise par le ROC.
Si l’on exclut les artistes en nomination dans l’incontournable catégorie du meilleur album francophone, que reste-t-il ? On note que les disques qui ont servi de tremplin aux nominations d’artistes du Québec – qu’ils soient francophones on anglophones – sont des productions en anglais (Sam Roberts, Simple Plan, Céline Dion, Sylvain Cossette, The Lost Fingers, Nikki Yanofsky) ou des albums de musique instrumentale (Oliver Jones, l’OSM).
Le constat est sans appel. Les artistes du Québec ont été célébrés en fin de semaine, mais c’est leur talent qu’on a reconnu, pas leur spécificité. L’implacable réalité demeure à la grande fête de la musique canadienne : il faut chanter dans la langue de la majorité pour remporter un Juno.
Rue Frontenac Blogues - Philippe Rezzonico sur le trottoir,Lundi, 30 mars 2009
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