Dans l'Etoile (La voix des francophones du Nouveau-Brunswick)
Ils sont l'un des groupes rock les plus encensés sur la scène musicale francophone. Cumulant les statuettes depuis dix ans et déchaînant les foules chaque fois qu'ils entrent sur scène, le groupe Karkwa a pourtant les pieds bien ancrés sur terre. C'est peut-être pourquoi leur tout nouvel album, «Les chemins de verre», propose un son plus organique et plus impressionniste que leurs œuvres précédentes. Le résultat est fascinant.
Ils sont l'un des groupes rock les plus encensés sur la scène musicale francophone. Cumulant les statuettes depuis dix ans et déchaînant les foules chaque fois qu'ils entrent sur scène, le groupe Karkwa a pourtant les pieds bien ancrés sur terre. C'est peut-être pourquoi leur tout nouvel album, «Les chemins de verre», propose un son plus organique et plus impressionniste que leurs œuvres précédentes. Le résultat est fascinant.
Issu d'une démarche presque désorganisée, les membres du groupe Karkwa, ont misé sur la spontanéité pour réaliser leur quatrième album. En tournée en France, ils ont logé aux studios d'un ami situés dans un manoir datant du 19e siècle, les Studios La Frette, où sont déjà passés des artistes comme Feist ou le groupe Plants and Animals. C'est là qu'ils ont décidé de se lancer dans le vide et de se donner comme défi de créer et terminer une chanson par jour. À partir de quelques mélodies imaginées au cours des mois précédents, les musiciens se sont laissé une liberté totale de création, ce qui donne un son très différent de celui de leur dernier album «Le volume du vent» (sorti en 2008), mais non moins intéressant.
«Nous n'avions rien fait en commun avant. Nous avions quelques mélodies en banque chacun de notre côté et nous avons, comme ça, enregistré une vingtaine de chansons. En fait, on trouvait que le dernier album était trop préparé, que ce que nous avions créé dans notre local de pratique était meilleur que l'album lui-même. Cette fois-ci, on a voulu saisir le moment et pas le recréer. Je dirais que ça a été presque ésotérique comme expérience», explique le batteur du groupe Stéphane Bergeron en entrevue.
Le groupe Karkwa est né de l'amitié de cinq musiciens talentueux : Louis-Jean Cormier (voix et guitare), Stéphane Bergeron (batterie), François Lafontaine (claviers), Martin Lamontagne (basse) et Julien Sagot (percussions et voix). Bien que formé en 1998, le groupe commence à se faire remarquer en 2003 avec le lancement de son premier album «Le pensionnat des établis». Ils poursuivent dans la même veine deux ans plus tard avec le lancement du disque «Les tremblements s'immobilisent», mais c'est véritablement avec «Le volume du vent» qu'ils atteignent la consécration. Réputés pour être des bêtes de scène, leurs influencent passe de Radiohead, à Philip Glass. L'an dernier, ils ont traîné leurs instruments en France, en Belgique, mais aussi au Liban, en Angleterre et aux États-Unis.
C'est d'ailleurs lors de leur séjour en France en mai 2009 qu'ils ont enregistré leur dernier album.
«Pour nous, c'était un endroit où on pouvait se concentrer uniquement sur la musique. Quand on est à Montréal, la routine, le 9 à 5 entre les horaires de garderie prend le dessus», indique Stéphane Bergeron en mentionnant que deux des membres du groupe sont déjà papas et que la conjointe de Louis-Jean Cormier attend maintenant son deuxième bambin.
Peut-être est-ce l'effet des années qui passent, mais le nouvel album du groupe est plus terre-à-terre que le précédent, plus transcendant. L'instrumentation, qui emprunte parfois des sonorités acoustiques, est encore une fois complexe et captivante.
«Il y avait des instruments aux studios qu'on n'a pas à Montréal, comme des xylophones et nous avons joué avec ça. Nous avons aussi utilisé le manoir lui-même, par exemple, le gros sont de batterie qu'on entend a été pris dans la cage d'escalier du manoir La Frette, ça donnait un son unique», dit le batteur.
Les voix -qui elles ont été enregistrées à Montréal - prennent encore une fois une place importante dans les arrangements. Les textes de Louis-Jean Cormier et Julien Sagot sont poétiques et les images évoquées sont fortes et suggestives. Le résultat est un disque riche et inspiré, pleinement assumé, qui illustre bien la chimie qui existe entre les membres de la formation.
Mais ça, c'est l'impression de la journaliste. Qu'en disent les membres du groupe?
«C'est difficile pour nous, on aime mieux vous laisser ça aux journalistes, dit en riant Stéphane Bergeron. Tout est allé tellement vite, on a peu de détachement encore sur l'album. On n'est pas trop stressés par rapport à ce que les gens vont dire. On ne serait pas surpris d'être critiqués pour cet album parce qu'il est très différent de celui d'avant, mais si on avait fait la même chose, on aurait aussi été critiqués. Ce n'est pas grave, on a fait ce qu'on aimait et on ne pense pas trop à ce que le monde pense.»
Les membres de Karkwa prendront un congé bien mérité après la période de promotion de leur album. Quelques spectacles sont prévus à l'été, dont un petit arrêt en France pour présenter l'album, mais c'est à l'automne qu'ils se remettront au travail avec la tournée «Les chemins de verre».
Et à savoir s'ils viendront faire leur tour du côté du Nouveau-Brunswick, Stéphane Bergeron répond: «On n'attend qu'une invitation, on aimerait bien ça».
L'album «Les chemins de verre» est disponible depuis le 30 mars.
Publié par Nadia Gaudreau, L'Étoile, le jeudi 1er avril 2010
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