Aucun doute, les fantômes se sont mis de la partie. C’est ce qu’affirme en riant le batteur de Karkwa, Stéphane Bergeron, lorsqu’il tente d’expliquer la rapidité avec laquelle le groupe a produit son quatrième album, Les chemins de verre, qui garnit les tablettes des disquaires depuis le 30 mars : « Ça s’est tellement bien passé que c’en est louche. C’est à cause des fantômes de la maison, j’en suis sûr. »
Le studio La Frette, à Paris, est en effet l’endroit propice pour accueillir des fantômes. Situé dans une grande maison construite au XIXe siècle, son côté ésotérique a été une grande source d’inspiration pour le groupe, même si Stéphane Bergeron précise que Karkwa ne verse pas dans ce genre.
Les chemins de verre a surtout été enregistré en France alors que le groupe était en tournée. Entre deux spectacles, les musiciens se rendaient au studio pour travailler sur leur nouvel album. « La première journée qu’on a commencé à travailler dessus, on a fait une chanson, alors on s’est donné le défi d’en composer une par jour. », raconte le batteur de Karkwa. Un défi que les artistes ont relevé pour la grande majorité de leurs pièces.
L’album n’a été précédé que d’une très courte préproduction. « Il n’a pas été préparé du tout parce que parfois, être trop préparé, ça donne l’impression en studio que tu veux reproduire un moment au lieu de le capter pendant qu’il se produit », explique Stéphane Bergeron. Il compare une nouvelle chanson à un jouet que reçoit un enfant. Pour éviter de se lasser du joujou avec le temps, les membres de Karkwa ont misé sur l’improvisation. Aussitôt qu’une idée germait en leur esprit, ils passaient à l’enregistrement. « C’était super spontané comme méthode de travail », affirme le batteur.
Les artistes de Karkwa ont travaillé sans plan de match, laissant libre cours à leurs pulsions créatrices. Il est impossible pour le batteur de trouver un thème global aux Chemins de verre, car presque tout a été laissé au hasard. « L’album est un imprévu en soi », résume Stéphane Bergeron.
Libre de toutes contraintes, le groupe travaillait parfois à l’envers, enregistrant la batterie en dernier au lieu de terminer par la basse et la guitare. Selon Stéphane Bergeron, cela a engendré une musique plus vivante, plus live.
Quand on lui demande en quoi Les chemins de verre se distingue de ses prédécesseurs, la batteur ne sait quoi répondre : « Cette question est bien embêtante. L’album s’est fait tellement vite, on n’a aucun recul dessus. » Il note toutefois une plus grande présence des back vocals, parfois presque aussi fortes que la voix du chanteur, ce qui « donne une texture peut-être différente à la musique », pense l’artiste.
Le chanteur, guitariste et principal parolier de Karkwa, Louis-Jean Cormier, a bien tenté d’écrire des chansons plus joyeuses pour faire changement, mais les paroles sont restées assez sombres, estime Stéphane Bergeron.
Encore plus que d’habitude, chacun des membres de Karkwa a pu mettre son grain de sel dans la composition des paroles. Les chemins de verre se veut ainsi le reflet de tout le groupe.
Par: Catherine Contant, le 30 mars 2010
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