Plusieurs titres du dernier disque de Karkwa ont gagné en énergie rock pour leur passage à la scène et certains, plus anciens, ont été présentés dans des versions nouvelles. (Photo Le Soleil, Jason Dubé)
(Québec) Décidément, les concerts géants des plaines d'Abraham causent du tort aux artistes des autres scènes.
Hier, le groupe Karkwa, qui se produisait au parc de la Francophonie, avait le potentiel de remplir l'espace, mais Rammstein aura retenu une partie de son public. Même si les propositions sont aux antipodes l'une de l'autre, l'effet curiosité envers le groupe allemand semble avoir attiré bien des festivaliers normalement moins portés sur le rock lourd. Pareil pour Maxime Landry qui a perdu des spectateurs au profit des Black Eyed Peas, jeudi.
Quand même, il y avait pas mal de monde chez Karkwa et le groupe était drôlement en forme.
«Ça faisait longtemps qu'on n'avait pas joué et on avait vraiment envie de péter des cordes!» a lancé le chanteur, Louis-Jean Cormier.
En ouverture, le chant n'était pas aussi fluide que d'habitude, comme si Cormier évoluait dans un registre moins naturel, mais tout s'est placé dès le deuxième titre et le chanteur a posé harmonieusement sa très belle voix sur les formidables envolées rock de son groupe. La cohésion était parfaite, même si Karkwa donnait son premier concert depuis la sortie de l'album Les chemins de verre en mars.
Le groupe aura d'ailleurs offert plusieurs titres de ce disque, dont Moi Léger, la très belle Marie tu pleures L'acouphène et, qui ont gagné en énergie rock pour leur passage à la scène.
Les titres plus anciens ont été présentés dans des versions nouvelles; Karkwa n'est pas du genre à se répéter, plutôt à nous surprendre. L'épaule froide, avec des rythmes plus lourds, paraissait plus dramatique. Effet très réussi; on y repensera à deux fois avant de boire et conduire...
La façade, servie avant le rappel, était superbe aussi.
Carte blanche
Le groupe a surtout exploité à la fin du concert la carte blanche qui lui était donnée. Karkwa avait choisi d'inviter The Land of Talk et Elvis Perkins and the Dearland en première partie, mais aussi dans son concert. La chanteuse montréalaise Elizabeth Powell (du premier groupe) nous a fait découvrir sa voix magnifique le temps d'une chanson, et Perkins, au rappel, s'est joint à Karkwa pour offrir une de ses compositions, formidablement joyeuse. En finale, tout ce beau monde est resté sur scène pour offrir Le vrai bonheur, une chanson douce du récent album de Karkwa. Le quintette s'estimait rouillé, mais franchement, ça ne s'entendait pas du tout. Excellent concert!
Avec son groupe The Dearland en première partie, le New-Yorkais Elvis Perkins a offert des compositions à saveur folk rock, flirtant tantôt avec le country, tantôt avec l'expérimental. Le leader du groupe, qui est le fils de l'acteur Anthony Perkins (Psychose de Hitchcock), a habité la scène avec un brin de mélancolie. Un bon show, mais sans plus.
Article de Valérie Lesage, Le Soleil, Publié le 19 juillet 2010
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire