Je ne compte plus les fois où, en 12 ans de journalisme musical, un artiste m'a lancé avec un je-ne-sais-quoi de dévot dans la voix que la musique était un langage universel. Une suite d'accords plaqués sur un piano ou une mélodie grattée à la guitare constituent peut-être une seule et même langue universelle, c'est vrai. Tant que personne n'a la drôle d'idée de mettre des paroles dessus. (...)
Si j'étais DJ à la Saint-Jean, je ferais tourner les incontournables que vous imaginez - Piché, Séguin, Bélanger, Beau Dommage, etc. -, mais aussi des chansons comme celles-là:
- Le tour de l'île par Karkwa: relecture poignante d'une chanson fondamentale de Félix.
- Le petit porte-clé par La Bottine Souriante: pour le mélange de voix masculines et ce tintement discret qui évoque le piano à pouces africain.
- La vi ti nèg par Muzion: non, la vie n'est pas facile, c'est pour ça qu'on danse sur Muzion.
- Piwouli de Luck Mervil: pour le délicieux groove haïtien et entendre Luck Mervil au sommet de sa forme.
- Le grand cerf-volant par Ariane Moffatt (album Station C): du Gilles Vigneault en version dub? Fallait oser. Ça plane pour nous!
- Mi Vanidad de Lhasa: pour la passion et les deux mots en français, tout petit clin d'oeil à la diversité montréalaise.
- Au sortir du labyrinthe par Vincent Vallières: interprétation extraordinairement naturelle d'un poème de Miron.
- Corazon Volador par Soraya Benitez: pour avoir le plaisir de voir mes invités s'étonner de reconnaître Le coeur est un oiseau de Desjardins.
- No Cars Go par Arcade Fire: entre autres pour la montée dramatique, la charge émotive et la finale chorale.
- Loopita de Jorane: si on peut célébrer dans toutes les langues, ça inclut les langues inventées, non?
- J'm'en r'tourne par Dany Placard: parce qu'elle me donne l'impression que je viens de Chicoutimi moi aussi.
- Lucille par Les Trois Accords: un plaisir niais constamment renouvelé.
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