Patrick Watson et sa bande a livré un concert absolument renversant hier à la salle Jean-Despréz de la Maison du citoyen. Un exploit déjà, d'avoir réussi à attirer la formation très en demande à Gatineau en cette période de l'année... (Chapeau à Chantal Lamoureux!) La preuve, peut-être, que le spectacle de l'an passé - que plusieurs ont qualifié de meilleur concert de l'année à Gatineau - avait aussi comblé le groupe... Vrai que la salle, bien qu'ayant un urgent besoin de rénos (ça s'en vient!) - a un cachet unique et intime... Cette fois, c'est avec son récent Wooden Arms sous le bras que Patrick Watson s'est présenté aux Gatinois en livrant la plupart des titres du disque - peut-être légèrement plus obscur que le précédent, mais ô combien pénétrant et chatoyant!
Comment mettre en mots ce concert mémorable sans en réduire la portée? Impossible. Sinon de dire que Patrick Watson est toujours aussi passionné et passionnant à regarder (charme indéniable, surtout avec ce rire récurrent) et à entendre (voix céleste, doigts si agiles au piano), que ses musiciens sont toujours aussi virtuoses et inventifs (vivement ces grandes envolées «jammées» où l'ordre régnait dans le désordre!), et que nombre de pièces étaient aussi agrémentées par la présence d'un quatuor à cordes (!!) - magnifico...
Parfois on a l'impression que le groupe peint un tableau à grands coups de couleurs vivifiantes avec ces élans aériens et rêveurs; parfois on a l'impression qu'ils troquent les pinceaux pour la craie et le tableau noir qu'ils grattent et frictionnent, avec des accords plus stridents, hachurés...
Peu importe qu'il connaisse ou non le répertoire de Watson, le public est promis à un grand voyage infernal avec cette bande de fous! Petite mention honorable pour ce numéro saugrenu: Patrick Watson a enfilé vers la fin du spectacle un système de huit haut-parleurs en guise de sac à dos pour se promener dans la salle avec ses musiciens, tel un orchestre funèbre ambulant... Précieux.
Mention spéciale aussi à une charmante première partie: Marie-Pierre Arthur est venue pousser la note interprétant quelques pièces de son premier album paru récemment. Et c'est à la surprise générale qu'elle a invité ses copains de Karkwa (Louis-Jean Cormier a réalisé son album, les autres membres y ont joué) -- venus apprécier le concert de leurs bons potes (ils jouent aussi sur l'album de Watson) -- à se joindre à elle pour la pièce Pourquoi, son premier single. Ils s'en sont donnés à coeur joie devant des spectateurs béats qui se sentaient certainement privilégiés. On se tarde déjà de découvrir Marie-Pierre Arthur dans son spectacle à elle, le 19 février prochain au cabaret La Basoche (Aylmer). À noter aussi que Karkwa inaugurera la fraîchement rénovée salle Jean-Despréz le 8 octobre prochain.
Article de Mélissa Proulx, Voir.ca, 18 juin 2009
photo: Renaud Philippe / Stigmat photo
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire