Les interprètes traditionnels de la Belle Province sont malmenés par de nouveaux talents, qui font un malheur sur place. Et commencent à se faire entendre en France.
C’est une certitude. Le Québec chante moins fort. Mieux sans doute. Différemment, à coup sûr. En quelques années, les interprètes de jadis ont été malmenés, voire évincés, par de jeunes auteurs compositeurs vite devenus des stars à Montréal.
Convoi d’artistes
Désormais, nos cousins ne jurent plus que par Pierre Lapointe et Ariane Moffatt.
Le nouvel album du premier est sorti en avril outre-Atlantique et s’est installé d’emblée en tête des ventes avant son arrivée chez nous fin août. La seconde accumule les succès et vient de publier un formidable troisième album en France. Depuis cinq ans, ces deux locomotives alimentées aussi bien à l’anglais qu’au français, à la chanson qu’à l’electro, ont ouvert la voie à un impressionnant convoi d’artistes : de la pop anglophone de Pascale Picard au rock magnétique de Karkwa, du folk délicieux de Mélissa Laveaux aux chansons magiques de Coeur de Pirate, tous débarquent en France avec quelques-uns des meilleurs disques de la saison. La révolution québécoise est en marche.
Article d'Emmanuel Marolle, le Parisien.fr, 02.06.2009
Renversante Ariane Moffatt
Elle est française depuis six mois. Début janvier, Ariane Moffatt a choisi de s’installer à Paris. « Avant je passais quelques jours. Cette fois, mon entourage m’a vivement conseillée de rester pour préparer la sortie de mon disque comme une artiste locale. » Car dans l’Hexagone, la chanteuse québécoise de 30 ans est presque une inconnue, malgré 3 disques triomphaux à Montréal.
Celle qui incarne le renouveau de la chanson chez elle a tout à prouver chez nous. « J’avais fait un duo avec M, « A la belle étoile », qui a été programmé sur les radios, mais mes albums n’ont pas bien marché. Du coup, à chaque fois quand je viens ici, c’est comme une première rencontre. »
Son meilleur disque
Tant mieux si les Français la découvrent seulement aujourd’hui, car Ariane Moffatt vient de sortir son meilleur disque, « Tous les sens », synthèse idéale de tout ce qu’elle est : auteure sensible et piquante, multi-instrumentiste épatante, bidouilleuse audacieuse, mélodiste renversante. L’artiste a même concocté un tube potentiel, « Je veux tout », hymne généreux qui lui va bien, elle qui passe du reggae à la chanson intimiste, de l’explosion electro à la pop lumineuse.
Une démarche payante au Québec dès 2003, quand elle a touché le grand public avec son premier album « Aquanaute ». « Les gens commençaient à en avoir marre du formatage. Il y avait chez moi un côté artisanal qui a dû plaire. » Depuis, Ariane Moffatt collectionne les succès et les Félix les Victoires de la musique québécoises. La France n’a plus qu’à tomber sous le charme.
E.M., Le Parisien.fr, 02.06.2009
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