LES CENDRES DE VERRE
par Raphaël Gendron-Martin, Agence QMI, le 24-03-2011
Réalisateur de la Blogothèque pour les «Concerts à emporter», le Français Nathanaël Le Scouarnec ne souhaitait pas concevoir un documentaire classique lorsqu’il s’est mis à travailler avec Karkwa.
Photo : Nathanaël Le Scouarnec
Photo : Nathanaël Le Scouarnec
Dans Les cendres de verre, on voit, et on entend, le groupe québécois d’une façon différente… et originale.
«Je ne voulais pas faire un documentaire où l’on aurait eu l’histoire de Karkwa sur les dix dernières années. Parce que moi, quand je vois ça, ça m’ennuie», a dit le réalisateur.
Le premier contact de Nathanaël avec les musiciens québécois a eu lieu à la fin du printemps 2009. Il avait alors filmé le groupe pour une session des «Concerts à emporter», des vidéos sur le web où l’on voit des groupes jouer leurs chansons dans des endroits parfois inusités.
«À ce moment-là, je n’avais jamais écouté Karkwa, a-t-il dit. J’étais même bêtement fâché contre la chanson francophone. Comme pas mal de Français qui écoutent du rock ou de la pop, on avait du mal, depuis Noir Désir, à concevoir du rock qui se chante en français.»
Selon le cinéaste, la prestation de Karkwa, autant musicalement qu’humainement, avait alors grandement surpris l’équipe de «Concerts à emporter». «Ils étaient très généreux. C’est une performance parfois risquée pour un groupe, mais ils ont joué le jeu.»
La formation travaillant sur son quatrième album, l’idée avait été lancée quelques mois plus tard de créer une vidéo différente pour chaque nouvelle chanson.
«Ils voulaient s’en servir pour la soirée de lancement», a dit Nathanaël. Le projet est tombé à l’eau et c’est plutôt un documentaire d’une cinquantaine de minutes qui a vu le jour.
Pour tourner quelques-unes des vidéos, le réalisateur est venu au Québec, avec sa collaboratrice Hedwige Dhenain, et il a suivi les moindres faits et gestes des membres de Karkwa durant une semaine.
«C’était un moment particulier pour le groupe, car l’album n’était pas encore sorti et les musiciens ne connaissaient pas encore bien les chansons.»
LA FRATERNITÉ CHEZ LES GROUPES QUÉBÉCOIS
Le réalisateur ne tarit pas d’éloges envers le groupe québécois, de qui il est maintenant un fervent admirateur. «Il est un de mes groupes préférés aujourd’hui. Je trouve le dernier album riche en matière d’arrangements et d’écriture.»
Qu’est-ce que les groupes québécois ont de différent par rapport aux formations européennes? «Il y a une fraternité chez les groupes québécois que je n’ai pas vue souvent ailleurs. En France, chacun est un peu seul dans son coin. Mais au Québec, j’ai l’impression que les groupes sont solidaires entre eux.»
En quatre ans au sein du projet «Concerts à emporter», Nathanaël Le Scouarnec a travaillé avec quelque 300 groupes et artistes. De ceux-là, il nomme Arcade Fire, Yann Tiersen et Local Natives. Son rêve ultime d’artiste à filmer? «David Bowie, ce serait pas mal! Radiohead serait aussi une bonne idée.»
Le documentaire Les Cendres de verre sera présenté au Festival international du film sur l’art (artfifa.com) les 24 et 26 mars. Il prendra aussi l’affiche au Cinéma du Parc du 9 au 14 avril.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire