Depuis un an, on a eu le plaisir de voir Karkwa venir régulièrement squatter nos scènes. Aussi c’est sans surprise qu’on les sent bien à l’aise : dès le début du set, Louis-Jean raconte sa vie, pour le plus grand plaisir des amateurs d’accent québécois. On plonge alors dans ‘Le Bon Sens‘, lente et prenante jusqu’à ce que d’un coup de talon, le morceau décolle et les batteries ne s’emballent.
Comme le souligne Karkwa, on est pas habitués à écouter du rock en français, aussi on se surprend à comprendre les paroles. Des bribes nous heurtent, « D’ici c’est difficile de voir le paradis »… Le groupe aménage même des pauses soudaines dans la masse sonore, pour qu’on saisissent l’intention, la réflexion, la poésie des textes, avant de repartir de plus belle.
Même s’ils n’ont le droit de jouer que trente minutes, ils s’autorisent quand même les blagues – comme pour crever un abcès d’intensité. Et pourtant, si Louis-Jean fait sourire le public sur ‘l’Acouphène’, il ne dénature en aucun cas la chanson, qu’on prend plaisir à redécouvrir en live. Lui-même en perdrait presque l’équilibre…
On finit sur ‘Oublie Pas’, mais on se sent comme frustrés, volés, de n’avoir pas pu profiter de ’28 Jours’. Néanmoins, on notera une évolution au fil des concerts : il y a de plus en plus de décolletés qui headbang au ralenti au premier rang. Karkwa est en train de faire des ravages en France !
Extrait de l'article "les Inrocks Black XS - Jeudi au divan du monde" d'Agnès Bayou, publié le 4 nov 2011 sur le site "Le Transistor"
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire