Karkwa - Les chemins de verre
(Audiogram / Idol)Les Québécois passent de la grandeur à l’immensité : critique et écoute.
Les tremblements s’immobilisent, Le Volume du vent : on savait déjà, pour s’être violemment pris les deux précédents albums des Québécois en plein coeur, que Karkwa était l’un des groupes rock les plus passionnants du monde. Déjà largement prophète en sa Belle Province, brûlant sur scène, Karkwa accompagne régulièrement Arcade Fire sur ses dates nord-américaines, et a remporté l’année dernière le prestigieux (et généralement anglophile) prix Polaris canadien.
Avec Les Chemins de verre, Karkwa aurait également pu empocher trois ou quatre Victoires de la musique ou un prix Nobel de la beauté. Car le groupe, son écriture à géométrie variable et ses méandres soniques, sa poésie abyssale, ses mélodies douces ou coups de sang ont encore gagné en amplitude.
Des bouillons magmatiques aux nuages paradisiaques, les ambitions expérimentales en équilibre acrobate avec le cinglant du rock, l’ambivalence de Karkwa touche désormais à l’immensité : frottez-vous au rugueux titre éponyme, aux tubesques Pyromane ou L’Acouphène, aux bouleversantes Moi léger ou Marie tu pleures, à la complexe Les Enfants de Beyrouth et tout le reste risque de vous paraître minuscule.
Article paru dans les Inrocks le 09/11/2011
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