Impossible de ne pas avoir entendu parler de Karkwa, ce groupe qui a gagné ses lettres de noblesse à travers ses dix années d’expérience. Se distinguant par son son cristallin et lumineux, l’esthétique de Karkwa a su attirer l’attention sur la scène nationale en 2010, une année somme toute chargée pour les membres du groupe. Le 6 janvier dernier, quelques heures avant leur spectacle à la Nouvelle Scène, Stéphane Bergeron, le batteur, ainsi que François Lafontaine, le claviériste, ont parlé rock ambiant, prix Polaris et bris de cellulaires.
Article de Catherine Dib 10 janvier 2011
Entrevue :
La Rotonde: L’univers Karkwa en quelques mots?
Stéphane Bergeron : Ce qui nous caractérise, ce sont les arrangements. On est cinq gars qui n’écoutent pas les mêmes affaires, alors ça nous permet de garder ça diversifié!
François Lafontaine : C’est principalement du rock ambiant, de la chanson francophone. On évolue sans arrêt, histoire de ne pas se répéter.
LR : Les faits marquants de 2010 pour votre groupe?
SB : C’est certain qu’il y a les faits marquants médiatiques, le prix Polaris, par exemple, mais ça fait dix ans qu’on travaille ensemble alors on voit notre cheminement autrement.
FL : Ça serait surtout chaque album qui aura marqué les différentes étapes de notre chemin.
LR : Décrivez le processus de réalisation derrière Les chemins de verre?
SB : C’était spontané!
FL : On n’était pas prêts, il n’y avait même pas d’intention de produire un disque. On s’est surpris nous-même, preuve que pour un groupe, il y a plusieurs façons de créer.
SB : On pouvait se permettre de rentrer en studio sans aucune idée de ce qui allait être créé, car en tant que groupe, il y avait toujours quelqu’un qui arrivait avec une proposition nous permettant de tomber sur nos pattes au bout du compte!
LR : Qu’est-ce que le prix Polaris a modifié dans votre parcours?
FL : Depuis, on a reçu des offres très clairement [à cause du prix] pour jouer dans un tout autre créneau. Du jour au lendemain, il y a eu de la reconnaissance, des « bookeurs » que nous connaissions de réputation nous appelaient. Ça nous a fait connaître du côté anglophone.
LR : Comment considérez-vous le fait d’être un groupe de musique francophone?
SB : On ne se pose même pas la question, ce n’est déjà pas évident d’écrire un texte pour une chanson. C’est plus proche de toi quand c’est dans ta langue.
FL : Quand c’est dans ta langue maternelle, les mots font plus de sens dans ce qu’ils veulent exprimer. Si on voulait traduire une idée, ça poserait un filtre inutile à la création.
LR : La réalisation de Karkwa dont vous êtes le plus fiers?
SB : Personnellement, j’estime qu’artistiquement, le groupe n’a jamais stagné. On a avancé tranquillement et on a fait ce qu’il fallait en temps et lieu.
FL : Dès qu’on a l’impression qu’on approche de la fin d’un tour de roue, on change de cycle!
LR : Une anecdote loufoque avec le groupe à partager?
SB : On s’était produit au festival South by Southwest, au Texas. Pendant qu’on retournait, une tempête de neige a éclaté et on était pris trois jours à Philadelphie. On voulait louer une voiture, ça avait pris huit heures de temps. On a finalement pris un autobus pour New York, on n’avait pas dormi pendant 60 heures!
FL : On dit que la route, ce n’est pas facile; on a vraiment goûté à cette expression! On a chacun à notre tour cassé notre cellulaire par frustration et par fatigue!
LR : L’artiste avec qui ce serait le plus fou de jouer?
FL : C’est assez loufoque pour Karkwa, mais j’aimerais vraiment chanter avec Édith Butler, c’est un peu la Johnny Cash de la musique francophone. Cette femme, elle groove comme ça n’a pas de sens! C’est vraiment quelqu’un d’authentique.
SB : On parlait de John Lennon, il n’y a pas longtemps. J’y pensais et j’aimerais vraiment ça qu’on jam avec Paul McCartney ou Ringo Starr. On les voit juste à la télé ou en photos, des vraies légendes, alors quand on les voit réellement, on dirait que c’est surréaliste.
LR : Des souhaits pour 2011?
SB : La paix dans le monde, tabarnak!
FL : Et que les oiseaux arrêtent de tomber du ciel, c’est vraiment bizarre, ça!
SB : Et la santé, crisse! On dit tout le temps ça, mais quand on a des enfants, c’est vraiment ça qu’on souhaite!
FL : Et que les deux Corées prennent un break.
SB : Et Harper et Charest, les deux carrés, peuvent aller se reposer aussi, on ne les veut plus.
LR : Quelque chose à ajouter?
SB : Hiha!
FL : La vie est belle.
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