C'est toujours un sale temps pour l'industrie de la musique, qui se débat pour garder la tête hors de l'eau — surtout les plus petits joueurs, davantage fragiles devant les aléas du marché. Mais c'est en même temps un sacré beau temps pour la musique elle-même. Les notes, les airs, les timbres. Les styles qui se croisent, les paroles qui émeuvent, les envolées qui donnent le frisson. Les claviers qui crachent des sons triturés ou les guitares acoustiques qui nous murmurent leurs mélodies à l'oreille.
Que ce soit pour fêter un ami, remercier un proche ou donner un cadeau de Noël — le cas qui nous intéresse ici — offrir de la musique reste une idée géniale. Parce que, contrairement au nouveau bidule branché pour la cuisine ou au gadget éphémère qui prendra la poussière dans un tiroir, le disque peut nous changer, nous émouvoir, et ce, pendant des années. Bien choisi, l'album devient le compagnon de nos évolutions. Ce à quoi ne peut pas prétendre la nouvelle râpe à parmesan tendance.
Deux albums «clé en main»
Deux albums d'autant de groupes montréalais sont parmi les incontournables de l'année: Les Chemins de verre, de Karkwa, ainsi que The Suburbs, d'Arcade Fire. Ce sont deux disques qu'on pourrait qualifier de «clé en main», qui sauront plaire non seulement à un public jeune et initié, mais aussi à tous ceux qui ont ne serait-ce qu'une toute petite sensibilité au folk-rock.
Karkwa a remporté, avec son quatrième disque, le prix Polaris remis au meilleur album canadien. Le chanteur et parolier Louis-Jean Cormier y a composé de très belles mélodies, qui séduisent parfois instantanément (Marie tu pleures), parfois après un peu de travail (Le Vrai Bonheur). Quant à Arcade Fire, on reconnaît, sur leur dernier-né à la thématique banlieusarde, leur touche — le piano-bar, les envolées de cordes — et on sent aussi une présence accrue de l'esthétique synthétique de la fin des années 1970 et du début des années 1980. (...)
Extrait de l'article de Philippe Papineau, Le Devoir, le 27 novembre 2010 Musique
Extrait de l'article de Philippe Papineau, Le Devoir, le 27 novembre 2010 Musique
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