Crédit photo : André Guérette
Date de l'article : Mardi 12 avril 2011, Auteur: Véro Voyer, scène1425.com
C’est le créateur de la Blogothèque, Nathanaël Le Scouarnec, qui est derrière la caméra des Cendres de Verre. Ça semble être un clip, mais un poil plus long que le format habituel : il dure cinquante minutes. Cette aventure visuelle nous permet de suivre Karkwa en tournée entre deux beauty shots sur le son de leur quatrième album, Les chemins de Verre.
Un rockumentary, c’est le film au service de la musique. Rien à voir avec les musicographies de Musimax, on nous présente pas l’histoire des membres du groupe, mais plutôt leur manière de travailler, leur manière de vivre en tournée.
Qu’un musicien rush sur une chanson juste avant d’embarquer sur scène ou que le groupe termine un spectacle en traversant la foule jusqu’à sortir de la salle pour finir la chanson près d’un feu l’hiver, tout est filmé. Ce documentaire intimiste nous révèle l’envers de la tournée et quelques moments cocasses comme quand le claviériste de Karkwa, François Lafontaine, s’amuse sur une orgue dans une église. Les cendres de verre nous amènent dans les loges, sur la scène ou près du public, on explore plusieurs facettes du métier de musicien.
«Il y a un avant et un après aux Concerts à emporter. À force d'en tourner, le niveau des paris hausse. Surtout au contact des gars de Karkwa. Des étincelles nous sortent de la tête et on a toujours envie de tenter de nouvelles choses, de surprendre le public. », explique Nathanaël Le Scouarnec, à l’origine du projet.
Le concept semble devenir de plus en plus populaire, un autre groupe québécois a même tenté l’expérience l’an passé. Black Mirror, un rockumentary qui porte sur Arcade Fire, fait parti de la tendance. Une œuvre ingénieuse à l’époque où la vente de disques n’est plus la seule référence, il faut se soucier du nombre de clics. Cette formule audiovisuelle fait partie de l’avenir selon le gérant de Karkwa, Sandy Boutin : « Internet court-circuite la vente de disques. Si on compare à la vente de copies, le succès n’est pas aussi clair que dans les années 70, on le voit maintenant par le biais des spectacles, par l’impact d’un clip et des autres trucs sur Internet. »
Après la projection de la première dans le cadre de la FIFA, une discussion a suivi où le gérant de Karkwa et quelques membres du groupe ont échangé sur l’avenir de l’industrie. L’auteur et musicien Jean-Robert Bissaillon faisait parti du panel : « C’est un film léger, mais il remplit son objectif. Il permet la rencontre entre le fan et le groupe et c’est ça l’avenir. »
La démarche était stratégique, le gérant du groupe a même pensé à projeter le rockumentary lors du lancement du 4e album de Karkwa. « Lors d’un 5 à 7 de lancement, les gens jasent. C’est plus facile d’aller chercher l’attention des journalistes en proposant la musique sous le format cinématographique.» Malheureusement, le lancement du disque Les Chemins de verres a conservé la forme conventionnelle, car le film n’était pas prêt à temps.
Sandy Boutin apprécie la combinaison art et musique : « L’aspect des clips de Karkwa sont toujours très artistiques, même la pochette de l’album est une œuvre d’art. On peut voir une peinture de Marc Séguin dans son intégrité. »
Les concerts à emporter de Nathanaël Le Scouarnec sont populaires, reste à voir si le concept du film/clip va prendre autant d’ampleur.
Le rockumentary Les cendres de verres est projeté au Cinéma du Parc du 9 au 14 avril à 21h15
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire