MONTRÉAL - L'album « live » de Karkwa commence par une version résolument rock de la pièce Le pyromane. Une facture musclée à l'image de ce disque fêtant les quatre opus et les 14 années d'évolution de ce quintette qui a définitivement marqué la musique québécoise de la dernière décennie. « Tu pourras dire que je t'aime, que je t'aime, à mort », peut-on entendre dans la chanson qui ouvre le condensé musical... Rencontre avec les gars qui réfléchissent à voix haute d'un imprimé qui marque le temps.
Au resto La Salle à Manger de la rue Mont-Royal, à Montréal, ils sont tous réunis, les cinq musiciens, sorte de célébration de l'album à sortir le 29 mai. Cette réunion est aussi fort singulière puisque les membres de Karkwa ne se sont pas vus, tous réunis, depuis le mois de janvier.
L'occasion est belle donc pour jaser avec eux de ce « live » qui symbolise l'apogée de la dernière tournée du groupe, qui s'est terminée à Québec et à Montréal (on y a enregistré neuf des treize chansons de l'album), où l'on y a capté les spectacles pour en faire un disque puissant. Réconfort pour les amateurs de Karkwa ou belle façon de le découvrir pour les autres.
« Nous avons pris une pause pour sentir l'apesanteur », de raconter le chanteur et guitariste Louis-Jean Cormier. « Elle a débuté le 17 décembre 2011, au Métropolis, date du dernier show. Cet album immortalise donc en quelque sorte un feeling qui souligne ce temps d'arrêt. À l'écoute de l'album, je me rends compte que cette facture résolument rock nous ressemble beaucoup. Ça buche et c'est ce que nous sommes en spectacle, et peut-être même dans notre démarche créative en général. Le deuil total est difficilement envisageable. Puisque la chimie est toujours très bonne. Mais c'est possible. Nous acceptons cette éventualité. Nous verrons. »
« J'ai l'impression que nous n'avons pas pris assez de recul encore par rapport au disque. Peut-être que dans trois ou quatre ans on va se dire que ce côté rock, brut, est définitivement notre force... », ajoute le percussionniste Julien Sagot.
Liberté
Cela dit, autour de la table, les commentaires sont unanimes. La pause est bienvenue, voire salutaire. Elle permettra de se ressourcer, de passer à d'autres projets plus personnels et de cesser de réfléchir pour le groupe: « L'important est de décrocher », lance le claviériste François Lafontaine.
« On fait nos trucs. Des projets personnels (album de Louis-Jean, second disque de Sagot à venir, collaborations musicales diverses et autres implications...) se présentent ailleurs et parfois s'entrecroisent », souligne le batteur Stéphane Bergeron.
Pour le reste, il en est presque vain de commenter cet album « live » qui résonnera dans un Québec qui doit célébrer le génie de ce groupe inspiré et inspirant. Un band qui donne envie de retrouver les boys au coin d'une rue, d'un bar ou dans une salle de spectacle, quelque part.
À l'intérieur de la pochette noir épurée, un mot du chanteur.
« C'est avec un sourire en coin et des yeux mouillés que nous vous offrons cette captation audio de 13 chansons puisées dans les deux derniers spectacles que nous avons donnés avant notre pause.
Nous avons choisi de vous l'offrir avec toute la sincérité, les maladresses, les fausses notes mais aussi les envolées, les délires et les explosions musicales qui définissent le son et l'énergie de notre depuis toujours.
Nous espérons avoir réussi à recréer l'ambiance qui régnait dans la salle lors de ces deux soirées magiques. Tout ce qu'il a à faire c'est de monter le son dans le tapis et fermer les yeux.
À bientôt. »
Karkwa Live, une obligation.
Paru dans Le Huffington Post Québec Par Jean-François Cyr Publication: 23/05/2012
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