Karkwa – Live
Article rédigé par 500khz le mai 26 2012
Je suis loin d’être le plus grand fan des albums live. Je les trouve déconstruits, dénaturés et prétentieux. Oui, il faut apprécier l’authenticité et la spontanéité, mais trop souvent on tombe plutôt dans le tout croche, sans que l’on ait réussi à capter véritablement la formule du concert. Dans cette perspective, l’enregistrement de Karkwa en concert est complètement réussi.
La guitare électrique de Louis-Jean Cormier donne les premiers accords de « Le pyromane », appuyée ensuite par la section rythmique du quintet, à son meilleur. L’intention première de Karkwa n’est plus atmosphérique ou rêveuse, elle est rassembleuse, simplement rock. « Marie, tu pleures » est peut-être méconnaissable derrière ses inspirations plus garage, mais elle est rafraichissante et devient un hymne réjouissant.
À travers la palette de couleurs des guitares saturées et la lourdeur bien pesée de la basse et des percussions, il y a de superbes paysages sonores, inconnus de ceux qui n’ont pas vu le groupe en spectacle. De véritables trésors après avoir écouté autant ces chansons. Il y a des choses très complexes dans le jeu de guitare de Cormier et dans l’intensité des claviers de François Lafontaine, ressortant parfaitement dans ce contexte.
L’aspect solennel des constructions prend vie. « L’acouphène » se bâtit de manière puissante, voire chaotique, autour de l’approche mélodique impeccable, offrant une toute dynamique à sa structure et à sa « symphonie de vent ». Pour le fan de la formation, cet album représente la bande sonore d’une décennie. « Échapper au sort », « Le coup d’État », « Le compteur ». Seul « Le pensionnat des établis », premier disque, esquisse de la suite, fut sagement ignoré.
Les treize chansons du disque devaient marquer un au revoir d’une durée indéterminée. Le fan en moi a de la difficulté à interpréter les pièces retenues de cette façon. Et si ce live était plutôt un brillant testament d’un des meilleurs groupes francophones de la planète?
Qu’importe, en enchaînant autant de chansons de « Les chemins de verre », les lauréats du prix Polaris en 2010 rappellent à quel point leur musique est aussi efficace qu’elle est inspirée. Sans hésitation, mon live préféré depuis un bon bout.
Site officiel : http://www.karkwa.com/
Article rédigé par 500khz le mai 26 2012
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