Plus que jamais cette année, cette liste est faite de deux sortes de spectacles. Il y a les soirs où j'avais en main le stylo-bille et le bloc-notes du critique en service commandé, que j'oubliais tellement la joie d'être là m'extirpait de ma fonction.
Mais aussi, j'ai retrouvé en 2011 le goût des sorties pour sortir, de dire: oui j'y vais pour le plaisir, et le trouver, décuplé. Le chanteur français Daran m'a dit qu'il est venu habiter à Montréal parce qu'on peut y jouer tous les soirs quelque part. C'est aussi le bonheur du spectateur en goguette.
1. Arcade Fire et Karkwa à la place des Festivals (Pop Montréal). Est-ce le sourire de Régine Chassagne, grand comme un écran géant? Est-ce le décor de marquise de cinéma aux mille ampoules? C'est incroyable à quel point Arcade Fire illuminait la place des Festivals au grand spectacle des 10 ans de Pop Montréal: les huit gars et filles de la belle bande en jetaient dans tout le champ du regard.
Permettez un peu d'emphase: ils éclaboussaient la ville de leur bonne énergie; ce groupe est un soleil, une galaxie, un univers! Peut-être était-ce à ce point éblouissant parce qu'a-vant, il y avait eu Karkwa, et que le groupe montréalais, ça ne m'avait jamais frappé autant, est, à l'opposé, une sorte de trou noir. Un concentré de matière sombre toujours au bord de l'implosion. Intense autant qu'Arcade Fire est intense, mais par en dedans. La ville était magnifique, la température douce. Une soirée parfaite. (...)
Permettez un peu d'emphase: ils éclaboussaient la ville de leur bonne énergie; ce groupe est un soleil, une galaxie, un univers! Peut-être était-ce à ce point éblouissant parce qu'a-vant, il y avait eu Karkwa, et que le groupe montréalais, ça ne m'avait jamais frappé autant, est, à l'opposé, une sorte de trou noir. Un concentré de matière sombre toujours au bord de l'implosion. Intense autant qu'Arcade Fire est intense, mais par en dedans. La ville était magnifique, la température douce. Une soirée parfaite. (...)
Extrait de l'article de Sylvain Cormier, le Devoir publié le 31 décembre 2011
Photo : Annik MH De Carufel - Le Devoir