Chronique musicale sur France-Inter
par Didier Varrod le 21 octobre 2011
Partons à la rencontre du groupe Québécois Karkwa, l’une des formations phares de la scène canadienne. Il y a plus d’un an, leur dernier album « Les chemins de verre » sortait dans leur pays. Aujourd’hui, c’est au tour de la France…
C’est un enchantement. Karkwa possède un univers musical riche et onirique emmené par l’exigence et la voix céleste de son leader Jean-Louis Cormier. Production ambitieuse, symphonies d’harmonies complexes, ruptures mélodiques, accélérations supersoniques, et pour couronner le tout, le courage, puisqu’il faut bien appeler cela du courage, d’écrire et de chanter en français.
Extrait de « L’acouphène » pendant l'émission
C’est le quatrième album du groupe. Il a été enregistré en France dans un manoir du XIXème siècle à la Frette-sur-Seine. Dans ce studio légendaire, peuplé d’instruments vintage, où l’on retrouve la console mythique du studio d’Eddy Barclay qui avait été conçue tel un prototype pour Jacques Brel. C’est là dans ce lieu peuplé de fantômes et d’histoires que le groupe a posé son univers illuminé où chaque chanson ressemble à une acrobatie planante.
Extrait de « Les chemins de verre » pendant l'émission
Le groupe vient de remporter le prix Polaris. Récompense très convoitée, accordée par les critiques qui sacrent chaque année le meilleur groupe de la scène canadienne qui se trouve être toujours anglophone, suprématie linguistique et culturelle oblige… Karkwa s’est payé le luxe d’écraser cette concurrence. Ce n’est pas si anecdotique que cela au moment même où chez nous, en France, nous sommes incapables de décerner le prix Constantin à un jeune artiste émergeant, chantant en français, dans une année où la langue de chez nous était particulièrement bien représentée… On refermera cette parenthèse en affirmant que si le groupe Karkwa avait choisi l’anglais, il n’aurait été qu’une copie carbone du groupe Arcade Fire.
Extrait de « Le pyromane » pendant l'émission
En étant maître d’une poésie ciselée et très libre, déconnectée du réel, en visitant tous les paysages de l’amour, Karkwa impose le silence et l’écoute par ses choix singuliers.
Réécouter la chronique ici : Encore un matin
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