J’ai assisté aux concerts de Marie-Pierre Arthur et Fred Fortin, respectivement joués mercredi au National et samedi à l’eXcentris. Deux soirées réussies, de l’avis général.
Deux récitals de haute volée, deux artistes qui ont découvert leur vocation d’artiste dans leur région respective - la Gaspésie et le Lac Saint-Jean. Deux artistes qui ont complété leur formation professionnelle à Montréal. Qui s’y sont établis, sans perdre contact avec les terres où ils ont grandi et qui en inspirent encore la création. Qui élèvent la vie culturelle montréalaise. Qui élèvent la vie culturelle du Québec et de la francophonie d’Amérique. Qui participent à ce qui se fait de mieux chez nous, question chanson pop indé.
Dans des conditions un peu frisquettes, Fred a tiré son épingle du jeu samedi. Il n’est peut-être pas la star conviviale qu’on aime décliner sur toutes nos plateformes grand public, il est quand même béni de pouvoir vivre sa profonde originalité, le Fred. Multi-instrumentiste solide, superbe bassiste, très bon guitariste, très bon batteur, compositeur aguerri, parolier de talent (avec ce parti-pris pour sa langue familière des Bleuets), rassembleur de musiciens excellents - Olivier Langevin, Jocelyn Tellier, Justin Allard.
Je ne sais si toute cette beauté qui vient de Fred Fortin dépassera un jour nos frontières. Le rôle qu’il joue auprès de Thomas Fersen (réalisateur d’album et sideman de tournée) pourrait aider, et on verra bien comment sa poésie deviendra universelle sans perdre sa saveur locale.
M’est d’avis que Marie-Pierre Arthur s’impose comme la recrue québécoise en 2009. Elle travaille, sympathise et évolue dans un milieu extrêmement riche - membre de la famille Karkwa, elle est la compagne du très doué claviériste François Lafontaine. Ses qualités de bassiste et chanteuse lui ont valu plusieurs engagements (Ariane Moffatt, Stefie Schock, etc.) avant qu’elle ne risque une carrière solo. Pour un premier album, il me semble assez normal que la marque Karkwa soit observable sur certaines de ses meilleures chansons. Assez normal itou que Louis-Jean Cormier et François Lafontaine aient été invités à se joindre à son très bon band - Olivier Langevin, guitares (il est partout!), Joseph Marchand, guitare, José Major, batterie, Denis Faucher, claviers.
Prenez Le Vent m’appelle par mon prénom, qu’elle a fait au rappel avec son amoureux venu s’asseoir à ses côtés. Prenez Sans mémoire. Marie-Pierre fait partie de cette mouvance, il faut plutôt voir les choses ainsi à mon sens. Et lorsqu’on écoute Pas le courage ou Déposer les armes, on se dit qu’elle s’est approprié ce qu’elle devait s’approprier de cette école. Et ce n’est qu’un début. Et il y a aussi en elle le country et la grande pop de création americana, ce goût de Fleetwood Mac (Never Going Back Again), The Band (Look Out Cleveland), Waylon Jennings (Are You Ready For The Country), pour citer les reprises qu’elle a jouées le 9 décembre.
Je suis Montréalais de quatrième généation, j’ai beaucoup de respect pour les régions quand j’écoute Fred et Marie-Pierre… Montréalais à part entière.
Article d'Alain Brunet, La Presse, Le Lundi 14 Décembre 2009
Deux récitals de haute volée, deux artistes qui ont découvert leur vocation d’artiste dans leur région respective - la Gaspésie et le Lac Saint-Jean. Deux artistes qui ont complété leur formation professionnelle à Montréal. Qui s’y sont établis, sans perdre contact avec les terres où ils ont grandi et qui en inspirent encore la création. Qui élèvent la vie culturelle montréalaise. Qui élèvent la vie culturelle du Québec et de la francophonie d’Amérique. Qui participent à ce qui se fait de mieux chez nous, question chanson pop indé.
Dans des conditions un peu frisquettes, Fred a tiré son épingle du jeu samedi. Il n’est peut-être pas la star conviviale qu’on aime décliner sur toutes nos plateformes grand public, il est quand même béni de pouvoir vivre sa profonde originalité, le Fred. Multi-instrumentiste solide, superbe bassiste, très bon guitariste, très bon batteur, compositeur aguerri, parolier de talent (avec ce parti-pris pour sa langue familière des Bleuets), rassembleur de musiciens excellents - Olivier Langevin, Jocelyn Tellier, Justin Allard.
Je ne sais si toute cette beauté qui vient de Fred Fortin dépassera un jour nos frontières. Le rôle qu’il joue auprès de Thomas Fersen (réalisateur d’album et sideman de tournée) pourrait aider, et on verra bien comment sa poésie deviendra universelle sans perdre sa saveur locale.
M’est d’avis que Marie-Pierre Arthur s’impose comme la recrue québécoise en 2009. Elle travaille, sympathise et évolue dans un milieu extrêmement riche - membre de la famille Karkwa, elle est la compagne du très doué claviériste François Lafontaine. Ses qualités de bassiste et chanteuse lui ont valu plusieurs engagements (Ariane Moffatt, Stefie Schock, etc.) avant qu’elle ne risque une carrière solo. Pour un premier album, il me semble assez normal que la marque Karkwa soit observable sur certaines de ses meilleures chansons. Assez normal itou que Louis-Jean Cormier et François Lafontaine aient été invités à se joindre à son très bon band - Olivier Langevin, guitares (il est partout!), Joseph Marchand, guitare, José Major, batterie, Denis Faucher, claviers.
Prenez Le Vent m’appelle par mon prénom, qu’elle a fait au rappel avec son amoureux venu s’asseoir à ses côtés. Prenez Sans mémoire. Marie-Pierre fait partie de cette mouvance, il faut plutôt voir les choses ainsi à mon sens. Et lorsqu’on écoute Pas le courage ou Déposer les armes, on se dit qu’elle s’est approprié ce qu’elle devait s’approprier de cette école. Et ce n’est qu’un début. Et il y a aussi en elle le country et la grande pop de création americana, ce goût de Fleetwood Mac (Never Going Back Again), The Band (Look Out Cleveland), Waylon Jennings (Are You Ready For The Country), pour citer les reprises qu’elle a jouées le 9 décembre.
Je suis Montréalais de quatrième généation, j’ai beaucoup de respect pour les régions quand j’écoute Fred et Marie-Pierre… Montréalais à part entière.
Article d'Alain Brunet, La Presse, Le Lundi 14 Décembre 2009
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