Catherine Durand lançait
«Cœurs migratoires», son quatrième album, le 9 septembre. L'auteure-compositeure-interprète a su s'entourer d'une équipe de taille pour ce nouvel effort.
Showbizz.net a rencontré l'artiste mercredi pour discuter de ce disque aux relents folk, ambiants et parfois même country.
Depuis la sortie de son album précédent,
«Diaporama», en 2005,
Catherine Durand a voyagé. Elle a donné des concerts en France et en Hongrie. Elle s'est produite sur scène avec son propre spectacle; avec la tournée
«Toutes les filles» et avec
Marie-Annick Lépine.
Ses chansons ont également été endisquées par des artistes comme I
sabelle Boulay et Renée Martel. Les trois dernières années furent donc très bien remplies et marquées par d'heureux souvenirs professionnels.
Catherine Durand est fière de
«Cœurs migratoires», dit-elle en entrevue. Les critiques sont positives.
«On espère toujours que l'album soit bien reçu, mais à ce point-là… Honnêtement, je ne m'y attendais pas du tout. (…) Tout le monde aime l'album et ça fait énormément plaisir. Ça prouve que j'ai fait les bons choix avec Jocelyn (Tellier, le réalisateur). On a bien travaillé ensemble. On a pris les bonnes décisions», explique-t-elle.
Des collaborateurs de taille«J'ai toujours pensé que, lorsque tu prépares un nouvel album, l'une des étapes les plus importantes, c'est de bien t'entourer. Les choix des collaborateurs, des musiciens, qui viendront apporter une touche personnelle à ton album, c'est ça qui va lui donner de belles couleurs et créer le son du disque. Ça peut autant donner un son magnifique que quelque chose de catastrophique si tu ne choisis pas les bons musiciens pour les bonnes chansons», raconte
Catherine.
Lorsqu'elle a décidé de faire un nouvel album, elle a discuté avec
Tellier des musiciens avec qui elle aimerait collaborer.
«On s'est super bien entendus. On avait à peu près les mêmes choix. J'avais certains noms auxquels j'avais pensé et qu'il avait oubliés et vice-versa. Finalement, tous les gens qu'on a choisis ont accepté l'invitation», précise l'artiste.
Le travail s'est fait de manière improvisée. La plupart des musiciens jouaient sans partitions écrites. Chacun est venu apporter une touche personnelle à l'album, raconte
Catherine: «Je me sens vraiment privilégiée car ils ont vraiment mis leur talent au service de mes chansons. Je trouve que c'est un beau cadeau.»Robbie Kuster, qui accompagne régulièrement
Patrick Watson, joue sur l'album. Il s'agit d'un
«batteur incroyable, imaginatif, créatif», dit la chanteuse. Le guitariste
Olivier Langevin du décapant groupe
Galaxie 500, entre autres, participe également au disque. Il y joue tout en douceur.
«C'est là que tu vois que les grands musiciens sont capables de s'adapter. Olivier, c'est d'abord et avant tout un très grand musicien, un très grand guitariste (…). Je n'ai jamais entendu quelqu'un jouer du lap steel comme lui, dit-elle. Il a vraiment une façon très personnelle de faire de la musique».Marie-Annick Lépine (
Cowboys Fringants),
Catherine Major et
Josianne Laberge (ex-
Polémil Bazar) font également partie des autres musiciens qui collaborent à
«Cœurs migratoires».Un premier duoPour cette galette, Catherine Durand a enregistré un premier duo. Elle interprète «Le bonheur est parfois maladroit» avec Louis-Jean Cormier, le chanteur de Karkwa. «J'ai eu cette idée lors d'un spectacle de Marie-Pier Fournier. Elle chantait en duo un classique country avec lui. Je me suis dit: Wow! Louis-Jean, c'est un gars très musical. Il a compris quoi faire avec sa voix, comment harmoniser de façon originale une voix. Il ne fait pas des harmonies conventionnelles. Il est très imaginatif. J'avais hâte de voir ce qu'il allait faire. Quand je lui ai proposé de faire un duo avec moi, il a accepté. Déjà là, j'étais très contente. Lorsqu'il a entendu la toune, il l'a vraiment aimée et il a trouvé une façon super personnelle de s'inclure dans la pièce. Ça a donné une belle chanson dont je suis très fière», raconte la chanteuse.
Ambiances et mélancolieLa mélancolie, la tristesse, l'amour mais surtout l'amour perdu sont au cœur des thèmes abordés par
Catherine Durand sur son nouvel album. Malgré tout, une certaine luminosité se dégage de l'ensemble.
«Je ne voulais pas faire un album déprimant ou sombre. Je ne pense pas qu'il soit sombre. Ce n'est pas un album joyeux, c'est sûr. Ce n'est pas un album qu'on met pour faire le party. Les chansons sont assez planantes. Il y a quand même un fil conducteur parmi tous les textes: la tristesse d'un amour qui passe et qui revient. Le défi, c'était de faire en sorte que l'album ne soit pas trop lourd. Je pense qu'on a réussi. Grâce à l'instrumentation et aux arrangements, on a réussi à alléger le propos des textes par les musiques», dit-elle.
Catherine Durand écrit souvent des textes aux accents mélancoliques. Elle admet qu'ils sont possiblement sa marque de commerce. Pour elle, il est peut-être plus facile de créer dans la douleur que dans la joie pure et simple. Elle dit avoir vécu une période difficile dans sa vie. Parmi ses amis, au cours des trois dernières années, il y a également eu beaucoup de «
chambardement sentimental», dit-elle. Elle entendait beaucoup parler des histoires de ses potes et elle se sentait touchée. Ses expériences personnelles et celles de ses proches l'ont donc guidée dans son écriture.
Aucun texte n'est toutefois inspiré d'une histoire précise.
«Je ne peux dire que telle chanson a été écrite pour telle personne ou en pensant à tel événement. (J'écris) mes textes un peu de façon abstraite. Je ne suis pas quelqu'un qui trace des portraits très clairs.» Ses paroles sont des tableaux où se mélangent couleurs, formes et sentiments. Ses morceaux ne sont pas des histoires ou des récits précis:
«C'est plus une espèce d'état d'âme.»Cœurs migratoiresLa jeune femme signe toutes les paroles et musiques de son album à l'exception de textes de deux morceaux.
Martine Coupal a écrit le texte de
«Peine perdue» tandis que les paroles de la chanson-titre sont l'œuvre du poète
Tristan Malavoy.
Cette dernière pièce est née d'un événement culturel appelé
«Les 100 jours de bonheur» qui s'est déroulé l'an dernier à Montréal. Celui-ci rassemblait des artistes de plusieurs disciplines.
Des poètes devaient notamment rédiger des œuvres sur le bonheur.
Michel Rivard fut le catalyseur, en quelque sorte, d'un volet lors duquel des auteurs-compositeurs devaient choisir un poème parmi les cent écrits et en faire une chanson, raconte
Catherine. Par la suite, les artistes devaient participer à un grand concert au Spectrum.
Mara Tremblay, Daniel Boucher, Tricot Machine et Karkwa s'étaient notamment prêtés à l'exercice.
«J'ai choisi (le texte) de Tristan (…). Je l'ai chanté lors du spectacle et la réaction fut tellement bonne… J'ai tellement aimé cette chanson que j'ai décidé de la garder», dit la chanteuse. Elle trouvait le morceau magnifique. Elle donc décidé de l'endisquer.
Karkwa a aussi choisi d'enregistrer sa chanson tirée du projet: «Le volume du vent». Celle-ci s'inspirait du «Solstice» de Pierre Nepveu. La pièce aura également donné son titre au plus récent album du groupe.ProjetsCatherine Durand continuera de donner des spectacles dans le cadre de la tournée «
Toutes les filles» en compagnie d'autres artistes féminines cet automne et durant l'hiver.
À la fin d'avril et au début mai 2009, elle se produira en première partie de
Francis Cabrel à Sherbrooke, Montréal, Québec, La Baie et Trois-Rivières.
Au printemps prochain, elle compte également donner le coup d'envoi à sa tournée
«Cœurs migratoires».Site Internet de Catherine Durand