Karkwa n’est monté sur la scène Bord-de-l’eau, retour au sous-sol de l’église, que vers minuit et quart. Mais ça n’a pas semblé déranger les spectateurs, tant les vrais que ceux qui étaient déjà partis sur le party.
Il y en avait du monde pour venir applaudir le groupe de l’heure au Québec, qui remporte prix sur prix et n’en finit pas de tourner : à l’Anglicane de Lévis la semaine dernière, en Europe dès la fin du mois, avec notamment un spectacle à Paris qui regroupera plusieurs artistes québécois (et français), Le Québec prend la Bastille, et qui se tiendra le 21 juin prochain.
En attendant cette saucette outre-Atlantique, les cinq membres de Karkwa avaient décidé, mais c’est à peu près comme ça à chaque spectacle – ceux que j’ai vu, en tout cas – , de tout donner pour leur retour à Tadoussac.
Les mélodies de leurs chansons, accolées à des textes poétiques bien souvent signés Louis-Jean Cormier (voix et guitares), se transforment sur scène en envolées lyriques, en exploration sonore où chacun a son rôle à jouer : Julien Sagot et Stéphane Bergeron s’assurent de la rythmique, même si leurs batteries deviennent folles par moments (une récurrence), Martin Lamontagne, avec sa basse, fonde lui aussi la base de chaque chanson, tandis que Cormier et François Lafontaine (claviers) partent parfois dans des délires musicaux salvateurs, revampant ainsi certaines de leurs pièces.
Le tout, en cohérence, donne un spectacle explosif, retentissant, avec parfois de petites bulles d’air acoustiques (Mieux respirer, Red light), sur lesquelles il est difficile de faire taire les plus éméchés des spectateurs.
Oui, quelques incartades rigolotes, à propos du Retour de nos idoles et de Marjo ce coup-ci, mais rien de bien méchant, d’autant plus que Cormier et Lafontaine ne se sont pas trompés sur Échapper au sort (ce qui arrive pourtant fréquemment), et que le groupe, à un quart près de deux heures du matin, a bien voulu remonter sur scène pour un ultime rappel non-prévu, Le vrai bonheur.
Histoire de terminer en douceur et en beauté un spectacle intense, mémorable, qui aura convaincu tout le monde. Même si certains des membres de Karkwa ont connu de petits pépins techniques, le sous-sol de l’église n’aura jamais autant résonné, ni vibré, qu’avec eux. C’est là la signature des grands.
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