Hommage à Félix Leclerc
Nathalie Leclerc poursuit sa croisade pour honorer la mémoire de son père, Félix, décédé il y a 20 ans. Cette fois, elle est derrière la naissance d’un disque mettant à contribution le talent de nos artistes les plus respectés. Il s’agit pour elle de « l’ultime hommage ».
L’album terminé et armé des voix d’artistes de renom et de toutes les générations tels Richard Séguin, Vincent Vallières, Marc Déry, Kevin Parent, Gilles Vigneault, Marco Calliari, Patrick Bruel, Karkwa et Fred Pellerin, Nathalie Leclerc a du mal à contenir ses émotions. Il n’y avait pas meilleure façon de perpétuer la mémoire de son père.
«C’est pas mal l’ultime hommage. J’en ai braillé un coup, de joie et de soulagement, quand j’ai écouté le démo. J’ai fait le tour des Îles en l’écoutant toute seule. Je suis heureuse et vraiment soulagée», exprime-t-elle.
Pourquoi tant d’émotion? Simplement parce qu’il n’y a pas meilleur véhicule pour faire connaître ce grand chansonnier décédé en août 1988.
«C’est une façon de faire vivre encore son oeuvre. En plus, ça va se retrouver partout et des gens de n’importe quel âge pourront le découvrir. Certaines chansons datent des années 1950 et je peux imaginer mon père les écrire et les chanter. Vingt ans plus tard, on le chante encore!» souligne-t-elle fièrement.
Il était surtout important pour Mme Leclerc que les artistes soient en mesure de se réapproprier l’oeuvre de Félix.
«Je leur disais: ça devient votre chanson. C’était important de ne pas faire du Félix, mais il fallait aussi démontrer un grand respect et de l’amour pour lui. C’est peut-être pour ça que je pleure en écoutant l’album. Ça se ressent et, en même temps, il fallait offrir quelque chose de nouveau», évoque-t-elle.
DEVOIR ACCOMPLI
De cette façon, Nathalie Leclerc pourra tourner la page sur l’année 2008 avec le sentiment du devoir accompli, et ce, malgré un goût amer laissé par le mutisme du 400e de Québec. «Il ne faut pas rester accroché à ça. Tant pis pour le 400e. Comme mon père le disait, il faut se cracher dans les mains et continuer. Au moins, le spectacle-hommage s’est fait à Montréal. J’ai travaillé sur ces projets durant la dernière année et demie. Maintenant, je peux m’asseoir en me disant que je suis heureuse d’avoir accompli ça pour ces 20 ans», conclut-elle.
Les titres
- J’inviterai l’enfance, Chloé Sainte-Marie
- Présence, Richard Séguin
- Complot d’enfants, Vincent Vallières et Marc Déry
- L’Hymne au printemps, Kevin Parent
- Moi, mes souliers, Gilles Vigneault
- Le P’tit Bonheur, Marco Calliari
- Bon voyage dans la lune, Marie-Élaine Thibert
- Contumace, Gregory Charles
- Bozo, Patrick Bruel
- Ce matin-là, Johanne Blouin
- L’Alouette en colère, Thomas Hellman
- Notre sentier, Catherine Major
- Le Tour de l’île, Karkwa
- Douleur, Fred Pellerin
Ils sont une quinzaine d’artistes à reprendre l’oeuvre du grand Félix sur cet album hommage. Si chacun apporte sa touche personnelle au disque, une chose les unit, le respect inconditionnel qu’ils vouent à cette légende de la chanson québécoise.
Karkwa (François Lafontaine) Le Tour de l’île.
Qui est Félix Leclerc pour vous?
J’ai toujours dit qu’il a été le parrain de la musique francophone québécoise. Après, il y a eu les Jean-Pierre Ferland, Gilles Vigneault et Claude Léveillée.
Qu’évoque Le Tour de l’île?
C’est une de ses chansons les plus évocatrices et une de mes préférées. Son message aussi est complètement hallucinant. Il s’adresse aux Québécois francophones.
Quelle couleur vouliez-vous donner à cette chanson?
Je me souviens que lorsqu’on a commencé à enregistrer, on voulait faire quelque chose de dépouillé parce que Félix chantait toujours guitare-voix. Nous l’avons faite live sans trop d’instruments, de façon organique. (...)