En plus d'être un ami, Marc Boulay est un mélomane averti; un musicien bourré de talent et un excellent auteur compositeur-interprète. Il y a quelque temps, j'ai demandé à Marc s'il serait intéressé à écrire quelques critiques musicales, surtout que je trouve qu'il a une connaissance et une passion pour la musique, qui est hors du commun. Il ne déteste pas écrire, ce qui je crois est un plus. Voici donc ce qu'il m'a fait parvenir...et je le remercie.
Il y a environ deux ou trois semaines, je me suis procuré le nouvel album du groupe québécois Karkwa - Les tremblements s'immobilisent. J'adore Louis-Jean Cormier - guitariste et chanteur qui signe une grande partie des textes et musiques du groupe. En plus, il est nord-côtier.
C'était un vendredi, juste après le travail; je me suis bien assis sur le divan, avec un verre de bière sur la petite table. La lumière était tamisée; juste assez forte pour que je puisse lire le livret sans me sortir les yeux de la tête, mais sans plus. Et j'ai rejoint la musique. J'avais de grandes attentes puisque le premier disque de cette formation, lancé en 2003, ne cesse encore de m'épater. En plus, Karkwa est maintenant sous l'étiquette Audiogram - maison de disques réputée par la qualité et la liberté de ses artistes.
Première écoute : un peu déçu. Ça ne lève pas à mon goût. Quelques refrains m'accrochent, quelques vers me font réfléchir, quelques sons me font planer... mais, tout de même, un peu déçu dans l'ensemble. Et viennent toutes les affirmations du genre : Ils ont des comptes à rendre à leur maison de disques, ils veulent faire une "passe de cash", c'est Wilfred qui signe leurs chansons sous pseudonyme, ... Puis, au cours de la dernière semaine, je me suis souvenu que j'avais eu la même réaction lorsque j'avais entendu leur premier disque - Le pensionnat des établis. C'est après plusieurs écoute que je me suis mis à aimer, à adorer, à rêver... à reconnaître l'immense talent derrière cette musique qu'on entendra sûrement jamais aux variétés de Star Académie.
Cela dit, hier soir, j'ai repris mon divan et j'ai fait une deuxième tentative d'écoute ; sans bière ni livret cette fois-ci. Et j'ai redécouvert Karkwa. Wow! Les textes, les sonorités, l'ambiance, les airs; tout m'a fait planer. Même ma blonde a adoré et fredonnait encore des mélodies de certaines pièces en se couchant. Par moment, on remarque une influence britannique dans l'ambiance, ce qui est très accrocheur. Certaines pièces ressortent; pour ma part, mes préférées sont M'empêcher de sortir, L'épaule froide et Le coup d'état. En résumé, un son et des mots très intelligents, des musiciens fort talentueux et des critiques qui s'améliorent d'écoute en écoute, ce qui n'est pas donné à toutes les musiques qui voient le jour. Bref, un disque qui risque de ne jamais être joué 10 fois dans la même semaine, mais qui ne prendra pas la poussière non plus.
Marc Boulay
le 7 décembre 2005